PCA 67 DF

Pur-sang du désert flancs maigres et os saillants
Oreilles dressées comme du bambou taillé
Ses sabots légers volent avec le vent
Nulle distance ne le décourage
A lui je me confie à la vie à la mort
Le même rêve nous unit le coursier et moi
D’un seul bond franchir la distance entre la terre et la lune

La solitude printanière m’a soufflé l’idée de vous rendre visite sur les monts abrupts
La chute des arbres abattus accentue le silence des cimes taciturnes
Je traverse un ruisseau enserré dans un étau de glace
Au soleil couchant je rejoins la haie près des falaises
La nuit je vois briller l’or et l’argent Ils ne m’inspirent aucune envie
Le jour je fraternise avec biches et cerfs qui échappent aux dangers
Nous flânons sur les pentes et ne tardons pas à nous égarer insouciants
Comme des bateaux vides au gré des vagues

Le maître compose des vers splendides comme l’antique
Ensemble nous parcourons la montagne
Je l’aime comme un frère
Ivres nous dormons sous la même couverture
Nous nous baladons la main dans la main
Nous rendons visite à un sage
La joie nous inonde quand la porte s’ouvre
Le silence du soir est rythmé par un battoir à linge
Les nuages menacent Nous entamons un air
Un dignitaire est-il capable de préférer
La soupe aux légumes aux festins ?
Nous refusons rang et pouvoir
Laissons pensers et sentiments
Vagabonder sur les vastes océans !