PCA 69 DF

Les herbes meurent à la fin de l’année
Le vent furieux déchire les cimes
Le ciel se charge de nuages sombres
Je me mets en route à pied vers minuit
Le gel est mordant
Ma ceinture se dénoue
Mes doigts sont trop engourdis
L’aube point à peine
Les bannières guerrières remplissent l’air glacial….
La soie portée par les dames du harem impérial
Est tissée par de pauvres femmes
Dont les maris ont été fouettés à coups de cravache
Pour leur extorquer l’impôt dû à la cour ….
Dans la salle d’apparat dansent de véritables déesses….
Derrière les portes laquées de pourpre
Les restes de vin aigrissent
Les reliefs de nourriture pourrissent
Devant ces portes gisent les os
De ceux qui meurent de froid et de faim
Un rien sépare l’abondance de la misère
Accablé j’ai du mal à poursuivre

Ce soir une femme contemple toute seule la lune
Tous les deux nous pensons aux enfants
Trop petits pour comprendre
Pourquoi je reste loin
Une brume parfumée mouille ses beaux cheveux
Les rayons pâles glacent ses bras de jade blanc
Quand pourrons-nous regarder par la même fenêtre ?
Quand sécheront nos larmes ?