Hommage à La Bruyère

Jean de la Bruyère fut un remarquable observateur des choses humaines :

La vie est courte si elle est agréable
Plus on désire avec emportement, plus on est déçu
La vie est longue et ennuyeuse si elle se passe à désirer
L’avenir est trompeur s’il ne contient ni santé ni jeunesse
L’homme est presque un animal, puis quasiment un passionné, enfin un malade
Une vie misérable est dure à supporter, une vie heureuse est horrible à perdre
Les hommes sont fourbes et cruels, ils pratiquent l’amour d’eux mêmes et l’oubli des autres
Il y a des exceptions à cette règle comme à toutes les règles humaines
Certains s’étonnent que l’humanité ne forme pas une seule nation alors qu’il est si difficile de s’entendre à deux
Si on ne s’entend pas à deux, on ne s’entendra pas à vingt
Les hommes entendent tromper et ne pas être trompés
Il s’agit là d’une idée générale
Rien n’engage plus à la patience envers les travers humains que l’expérience personnelle et l’histoire de l’humanité
L’homme est perfectible, il ne peut être parfait
Les hommes ne se dégoûtent pas facilement du vice, il faut le leur rappeler sans cesse
La récompense du moraliste est qu’il ait rendu quelques personnes un peu moins pires

Hommage à Cocteau

Un entrefilet sur Jean Cocteau ( rien à voir avec le coq Kokto ) a été publié le 22 octobre 2013 :

J’aime dormir quand ta tête
Habite mon cou
Quand mes jambes
Longent tes jambes
Accidents du mystère
Charmes informes
Je verse de l’encre bleue sur eux
Les fantômes sont des arbres bleus
Les statues essaient de marcher
Leurs yeux aveugles contemplent notre destinée
Leurs voix sont vides
La mort avance comme un essaim de guèpes
Mon sang est devenu de l’encre

Vivent les put’ !

L’important est de protéger les prostituées. Dans le pire des cas des jeunes filles albanaises, roumaines, nigérianes sont violées, droguées, battues pour se retrouver sur le trottoir.
Une femme fait ce qu’elle veut de son corps. Si elle veut le vendre, c’est son droit. Ne critiquons pas trop toutes les femmes qui accordent leurs faveurs pour un bon restaurant, un week-end trois étoiles, une promesse de promotion.
Ne jouons pas trop à la police des moeurs. Beaucoup d’hommes ont des difficultés avec leur femme, ont des difficultés avec les femmes. Certains n’osent pas avouer qu’ils aiment se faire battre. Certains préfèrent les professionnelles qui les laisse libres affectivement. Le Ciel est ouvert aux prêtres qui vont aux put’ et pas à ceux qui touchent aux enfants.
Notre société imparfaite ne permet pas de poser les problèmes de fond. Elle reste à la surface. Du moins que les putains puissent exercer leur métier tranquillement et avoir une vie de famille. Honte aux proxénètes !

Hommage à Pernette

Pernette aima Maurice Scève, son ainé, avant d’épouser le bon Du Guillet :

Que j’aime ma robe fourrée
Je ne sais rien moins que ça
Je prends mon plaisir ça et là
Je tends à plusieurs
Je t’ai révélé le feu en moi celé
En moi scellé
L’ardeur commune
Qui les jeunes gens importune
De toi je veux …
Mais tu t’habilles de vertu
Tu es richement vêtu
Maintenant d’amour sainte
Chastement atteinte
Je ne sais rien de mieux que ça

Hommage à Pontus de Thyard

Pontus de Thyard au XVI° siècle aima Louise Labbé avant de devenir évêque :

Le sommeil est le doux maître
Du songe et du repos
Dans la sérénité de la nuit
Le sommeil plonge dans mes yeux

Je souffre sans sommeil
La peine que j’endure
N’est pas belle
Je préfère encor le mensonge
Que me procurent le songe
Sa ribambelle de fantômes

Je suis hypnagogique
Je me réveille à moitié
Je sommeille à volonté
Le sommeillage
Est le meilleur de mon âge

Il fait fuir les revenants
Du temps d’avant
Je médite enfin
Au delà de ma pensée

Hommage à Belleau ( 2 )

Voir le 23/11/2013 :

J’aime Paris au mois d’avril
Encor frisquet déjà viril
Timide et trop douce espérance
De l’année nouvelle l’enfance

Avril le plaisir des jardins
Verts jaunes pers au grand matin
Diapré de milliers de fleurs
Embaume les belles senteurs

Avril repris dans les zéphirs
Ramène du printemps le rire
Le subtil sourire, légères
Les hirondelles messagères

J’aime Paris au mois d’avril
Ses maisons en habits de ville
Attendent le beau défilé
Des abeilles de vérité

Avril est le mois de Vénus
Les sentiments sont à nu
Les mouettes sont à Paris
Suivant la Seine, rien n’est gris

Crient les églises de Paris
Les cloches retour d’Italie
En avril sonnent et résonnent
J’adore le Paris qui tonne

Voyage

Ton voyage est banal
Tu n’as rien vu
Tout en toi est banal
Tristement normal
Tu n’as rien entendu
Rien ne t’est du
Tu pourrais faire un effort
Tu t’es toujours cru trop fort
Les lions les perroquets
les pyramides les musées
Ne sont-ils rien pour toi ?
Sans parler des populations
Diverses et bigarrées ?
Dis le une bonne fois
Tu voyages pourquoi ?

Je dois suivre ma femme
Moi je préfère la télé
Et mon ordi

Et ton chat ?

Et mon chat

La loi des séries

Depuis quelques années les séries télévisées dominent les films aux Etats-Unis. C’est maintenant le tour de l’Europe. Elles sont évidemment très inégales. A chacun son goût.
Je garde un bon souvenir de « Startrek » que je regardais dans les années 70 avec notre fille. Je suis heureux que le docteur « Who », série britannique, vienne de célébrer son cinquantième anniversaire d’humour fantastique sans interruption, avec la même cabine téléphonique.
Pour la France je sélectionne quelques épisodes d’Arsène Lupin, avec Georges Descrières, dans les années 70 et le commissaire Maigret, avec Bruno Crémer, à partir des années 90. Les acteurs ont malheureusement disparu . Une bonne surprise récente a été la série d’humour familial : « Fais pas ci, fais pas ça ».
La production internationale a du mal à lutter avec celle des Etats-Unis. Citons cependant le grand succès allemand de l’inspecteur « Derrick ».
Je voudrais cependant attirer votre attention sur un phénomène récent, deux cas de supériorité européenne. « Borgen », la série danoise, me parait infiniment supérieure à son homologue américain, « House of Cards », lourdingue, vulgaire. Comme à l’ U.N.E.S.C.O. je mets Israel en Europe pour célébrer sa série sur trois prisonniers de guerre israéliens, « Hatufim », « Enlevés », que je juge supérieure au célébrissime « Homeland » en dépit de la qualité du feuilleton américain.

Hommage à Scève

Maurice Scève fut au XVI° siècle un grand poète, né à Lyon :

Je voudrais sur ma tombe
L’eau et le feu
Les éléments contraires
Qui me sont chers
Tu le sais

Larmes et coeur brûlant
Rude bataille
Qui après ma mort
Longtemps te poursuivra

En toi je vis
Quoique tu sois absente
En moi je meurs
Où que je sois présent

Le beau pouvoir
Qui oeuvrant sans émoi
Infuse l’âme en mon corps
Passif outragé parfois
Est le tien avec joie

Le jour passé
De ta douce présence
Fut serein
Dans l’hiver ténébreux
Je tends l’oreille
J’entends un bruit confus
Est-ce toi soleil ?

L’oisiveté sans repos
Dans mon lit
Me retient indispos
Tant elle n’a en moi
Qu’un bien faible ennemi

En mon corps endormi
Image de mort
Ce qui me reste d’esprit
Te montre qu’homme à demi
Vers toi je suis vif
Vers moi je suis mort

Classes sociales ( 2 )

La complexité des sociétés humaines complique singulièrement la question des classes sociales avant même qu’on arrive aux formations sociales ( sur celles-ci voir l’article du 22/10/2013 ).
Un exemple est donné par la décomposition fréquente de la bureaucratie « asiatique » en féodalité. Nous aurons donc des féodalités « asiatiques », certes moins indépendantes, moins définies que les féodalités « féodalistes ».
Un autre exemple est à trouver dans les nécessaires adaptations du M.3.P. ( Mode de production des petits producteurs ). C’est ainsi que le petit propriétaire d’Aristophane dispose d’un esclave.
Je voudrais citer également la difficulté à définir exactement la bureaucratie dominante, par exemple dans le capitalisme d’Etat. Où commence-t-elle ? Au grouillot , au planton ? Au chef de bureau ?