Un jour
J’ai vu l’oiseau
Étreindre l’arbre
J’ai encore
Dans les yeux l’image
De ce geste bizarre
Je ne sais
Lequel des deux
Chantait plus tard
Maria Zaki (Poème inédit, 2025)
Un jour
J’ai vu l’oiseau
Étreindre l’arbre
J’ai encore
Dans les yeux l’image
De ce geste bizarre
Je ne sais
Lequel des deux
Chantait plus tard
Maria Zaki (Poème inédit, 2025)
Oublier ses doutes
Et ses certitudes
Se laisser porter
Par l’imagination de la vie
Comme si c’était un océan
Prendre le train du vent
Et ignorer ses stations
Sentir chaque seconde
Comme une caresse
Sans se soucier
De la fuite du temps
Faire courir la nuit
Derrière soi
Par un clair de lune
Et mêler ses pas
À la magie du vivant
Maria Zaki (Poème inédit, 2024)
Je ne consacre
À ton nom de chat
Ni la fenêtre qui t’attend
Au soleil de midi
Pour inonder le logis
Autour de ton sommeil
Ni le miroir qui bouge
Ébloui de ton image
Panthère ou jaguar
Qui surgit du brouillard
Je ne consacre
À ton allure féline
Ni les pauvres pressés
Qui parfois te suivent
En se cachant
Comme des fantômes
Que l’aventure effraie
Ni les innombrables
Fous de passage
Qui se croient sages
De te perdre je ne cesse
Dans l’enclos des saisons
Pour te retrouver dans
Les champs libres de la vie
Par une nuit sauvage
Ami plein de grâce
Où es-tu ce soir ?
Maria Zaki (Poème publié dans l’anthologie LA GRÂCE Printemps des Poètes 2024, éd. Le Scribe- l’Harmattan, juin 2024)
Né de la courbe
De mon destin
Tu es fait
Pour un autre temps
Que le mien
S’agit-il de regarder
Sans s’en mêler
Le monde qui t’attend
Qui te blesse et t’apaise
En même temps ?
Ou s’agit-il d’y souscrire
Par touches furtives
En épousant sa tournure
Incidemment ?
***********************
Born from the bend
Of my fate
You are made
For another time
Than mine
Do I watch without
Getting involved in
The world that awaits
As it harms you and calms you
At the same time?
Or follow along
By stealthy touches
Embracing its curve
Serendipitously?
Maria Zaki (Poème extrait du recueil bilingue « A mon fils » « To my son » traduction de Matthew Brauer, L’Harmattan, 2023)
Tu l’as touché à l’aube
D’une seconde vie
Son destin à l’instant
A viré de bord
Il t’a reçu lumière
Dans le cœur
Et senti un feu
Attenant au corps
Désormais il sait
Que loin de toi
Ses mots suivraient
Des chemins rocheux
Pour décrire des statues
Aux lèvres froides
Et aux yeux creux
Chaque fois que tu es prise
Dans les filets de la nuit
Ou dans le gel du temps
Il te libère avant
Que ses mots ne se vident
Et que ne soient dépeuplées
Toutes ses syllabes
Dans l’inquiétude
De ton absence
Il laisse la porte ouverte
Inépuisable il te guette
Le front contre la vitre
De l’immuable
Il te vit
Passante aérienne
Il te veut
Haute et non hautaine
Maria Zaki (Poème publié dans l’anthologie LA GRÂCE Printemps des Poètes 2024, éd. Le Scribe- l’Harmattan, juin 2024)
Au-dessus des falaises
Que les flots déchaînés
Viennent percuter
Des nuages voguent
Toutes voiles dehors
Ils abritent
Des créatures étranges
Dont on devine
Les yeux fureteurs
Et parfois de jolis corps
Certaines sautent du lit
Au moindre souffle du vent
Et d’autres s’étirent
Comme des chats
Qui se réveillent
Doucement
Salut à vous
Curieux nuages !
Votre passage
Met un peu de folie
Dans notre raison
Maria Zaki (Poème inédit, 2024)
Le contempler
Les yeux emplis d’étoiles
Avant de nous coucher
Dans son giron
Bercés par sa respiration
Nous réveiller au matin
Par sa voix qui chante
Haut et fort
Le retour à la vie
Et boire du regard
Les reflets du jour
Qui scintillent sur ses tapis
D’or et de satin
Maria Zaki (Poème inédit, 2024)
De grâce, cessez vos guerres !
Aveugles et sourds
Vous semez la terreur
Malheureux vous êtes
Insensés vous faites
Les pires erreurs
De grâce, cessez vos guerres !
Plus vous cherchez
La victoire et la durée
Plus votre trace est éphémère
Comme celle que laisse
Un vaisseau fendant les mers
Force et pouvoir
Fortune et gloire
Toutes les choses de la terre
Vous diront adieu
Mais vous n’entendez rien
Savez-vous au moins
D’où vient votre mal ?
Avez-vous oublié
Votre part de bien ?
Cessez votre haine
Et vos infinies querelles
Laissez-nous de l’espoir
Et croire un instant
Que l’humanité est belle
Maria Zaki (Poème publié dans l’anthologie LA GRÂCE Printemps des Poètes 2024, éd. Le Scribe- l’Harmattan, juin 2024)
Tu es voué à un avenir
Rempli de surprises
Mais rien ne m’autorise
À être plus assaillie
De doutes que jadis
À tes eaux vives
Qui ignorent souvent
Le calme et le repos
À ton ciel
D’où de terribles éclairs
Parfois jaillissent
Que puis-je adresser ?
C’est une chose étrange
Que ton trépignement
Au sein de la patience
Tu prends de l’âge
Et je reviens
Inéluctablement
De mes anciennes
Évidences
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You’re destined for a future
Filled with surprises
But I’m not allowed
To be any more seized
With doubt than before
To your whitewater
Unfamiliar with
Calm or rest
To your sky
Sometimes surging
With terrifying bolts
What can I say?
It’s a strange thing
Your pacing
In the midst of patience
You grow older
And inescapably I
Come back
From my former
Certainties
Maria Zaki (Poème extrait du nouveau recueil bilingue « A mon fils » « To my son » traduction de Matthew Brauer, L’Harmattan, 2023)
La mer vêtue
De sa robe printanière
À nul autre pareille
Brille d’un reflet de miroir
De toute beauté
Des oiseaux migrateurs
Ayant répondu
À l’invitation du ciel
Calme et radieux
Venus de leurs
Lointaines contrées
Fendent l’air
Sans s’arrêter
Leur passage
À tire-d’aile
Entre écume et ciel
Fait pleurer d’émoi
Le pêcheur pensif
Celui qui les voit
Survoler la mer
Et voudrait être des leurs
Maria Zaki (Poème inédit, 2024)