Se reposer du labeur
Récitant l’alphabet
Du quotidien
Sans trop ânonner
Et sans que jamais rien
Ne ressemble à ces heures
Vides qu’on égrène
Oublier le temps
Qui ruisselle
Sur le chemin
Ne retenir du ciel
Que le souffle des anges
Que nous recueillons
Dans le creux de nos mains
Se dire
Que le bruit de la foule
N’est plus
Qu’un battement lointain
Que l’angoisse s’éteint
Et n’a plus d’importance
Marcher sans hâte
Dans un jardin
Flamboyant de silence
Puis lever le voile
Sur l’inconsistance
De rêves incertains
Contempler
Ecouter
Humer
Toucher
Goûter
Se laisser totalement
Porter par ses sens
Dans de tous petits plaisirs
S’accrocher aux lumières
Qui jamais ne scintillent
Que dans l’intimité
Et cueillir les derniers
Désirs de l’année
Près de finir
Maria Zaki et Jacques Herman (Inédit, 2013).