Deux grands bassins
Pleins à ras-bord
D’une eau limpide
Que le ciel bleuit
Et que le vent ride
S’offrent aux yeux
Sans se confondre
Dans l’ineffable lumière
Comme les ailes
D’un oiseau bleu
Dans l’allée centrale
Comme chaque jour
Les pavés
S’échangent des mots d’amour
Ou des propos acides
Quelques-uns reprennent
Des disputes banales
À l’étroit dans les bordures
Des chuchotements
Des petits bégaiements
Des murmures
Tentent de retenir
L’attention
Sans y parvenir
Et dans les branches des tilleuls
Comme un vrombissement
Léger
À peine audible
Intraduisible
Si l’on ne comprend pas
Le langage des feuilles
Extrait du nouveau recueil de poèmes « Risées de sable » coécrit avec Jacques Herman, qui vient de paraître chez L’Harmattan, Collection Accent Tonique. Chaque poème se compose à la fois de mes vers et de ceux de Jacques Herman, les premiers en caractères romains, les seconds, en italiques.
Dans Risées de sable, les poètes Maria Zaki et Jacques Herman nous offrent leurs voix tissées, jouant tour à tour des vagues et de la grève, pour nous offrir par le dialogue poétique, leur présence et leur parole. Ce dialogue tout en jeu d’ombre et de lumière permet d’aller plus loin, jusqu’au cristal de l’âme.
Nicole Barrière.