Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Quand tu étais perdue
Au-delà du présent
Quand la paupière
Tremblait sur le qui-vive
Et la poussière ricanait
Au tournant des cils
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Quand tu contemplais
En silence et sans témoin
Les traces de l’éternel
C’était à la frontière
Entre l’invisible et l’entrevu
Le manifeste et le disparu
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Je sais que tu es fatiguée
De tout ce que tu as vu
À ne plus savoir
De quelles larmes couler
Entre le meilleur et le pire
Ni quelle ligne du cœur suivre
Mais le regard demeure à vivre
Maria Zaki (Sillages, 2014).