Là où tes pas
Frappent le dallage
Des lieux immobiles
Ou des sites
En mouvement
Le jeune homme
Que tu es devenu
Saura marcher
Agile et digne
Avec le courage
Que je t’ai
Toujours connu
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Là où tes pas
Frappent le dallage
Des lieux immobiles
Ou des sites
En mouvement
Le jeune homme
Que tu es devenu
Saura marcher
Agile et digne
Avec le courage
Que je t’ai
Toujours connu
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Vivre
Vingt heures
Sur vingt-quatre
Le portable à la main
Est-ce encore vivre ?
L’Homme devenu
Esclave de cet objet
Tente de l’imposer
À son prochain
Sans retenue
Ni discernement
Le poussant à se tenir
Et à se maintenir
Entre connexion
Et déliaison
Dans une forme
Auxiliaire du vivant
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Né de la courbe
De mon destin
Tu es fait
Pour un autre temps
Que le mien
S’agit-il de regarder
Sans s’en mêler
Le monde qui t’attend
Qui te blesse et t’apaise
En même temps ?
Ou s’agit-il d’y souscrire
Par touches furtives
En épousant sa tournure
Incidemment ?
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Aucun rappel n’arrive
Au bon moment
La mémoire
Ne s’acharne plus
Quand tombe le déni
Comme un rideau
Sur la scène
Et la souvenance
N’est plus ce qu’elle était
Verra-t-on encore
Des formes dressées
Longtemps immobiles
Pétrifiées
Outrepassées
S’agenouiller
Le dos courbé
Et les yeux exorbités
Au bord de Léthé ?
Maria Zaki (Inédit, 2022).
Ô Bellérophon
Entre les ailes
De ton cheval
Résonne encore l’écho
De ta mission confuse
Et ton courage vain
Reine et roi
Père et oncle
T’ont vendu
Pour rien
Te voici hélas
Gisant sur le dos
Après avoir vaincu
Les flammes de Chimère
Seul Pégase
Reprit son envol
Pour finir avec
Une crinière bleue
Ridicule
Entre les mains
D’Hercule
Maria Zaki (Inédit, 2022).
C’est entre les lignes
Que se lisent
Les meilleures lettres
Et dans les blancs
Que se cache
L’esprit du texte
Maria Zaki (Inédit, 2021).
Tu me demandes
De débarrasser
Mon regard
De ses filtres conçus
Jour après jour
Année après année
Mais en dépit
Des efforts de l’esprit
L’accoutumance
Défend ses états
De peur de ne plus être
Qu’un fantôme chez soi
Si l’apprentissage
Semble ouvrir
D’innombrables portes
Au jeune-âge
Le désapprentissage
Est à tout âge
Un passage
Qui manque terriblement
D’attractivité
Maria Zaki (Inédit, 2021).
(À mon fils)
Tu es voué à un avenir
Rempli de surprises
Mais rien ne m’autorise
À être plus assaillie
De doutes que jadis
À tes eaux vives
Qui ignorent souvent
Le calme et le repos
À ton ciel
D’où de terribles éclairs
Parfois jaillissent
Que puis-je adresser ?
C’est une chose étrange
Que ton trépignement
Au sein de la patience
Tu prends de l’âge
Et je reviens
Inéluctablement
De mes anciennes
Évidences
Maria Zaki (Inédit, 2021).
Ils sont si fragiles
Ces rayons de joie
Qui nous tendent
Gracieusement leurs bras
Au-dessus des troubles
Qui encombrent durement
Notre élan et notre souffle
Leur clarté vive
Au cœur de la nuit
Est peut-être éphémère
Et leur durée moins sûre
Mais rien n’est plus pur
Que leur faculté
De défier l’orage
Pour rendre à nos visages
Leurs beaux sourires
Allons grands et petits
Le vent d’hiver
Soulèvera assurément
Les dernières feuilles
Des arbres tristes
Qui longent le fleuve
De notre courte vie
Allons grands et petits
Célébrons le nouvel an
Et remettons à plus tard
Nos peurs et nos soucis
Maria Zaki (Inédit, Décembre 2021).
Il est des sentiers
Qu’on ne souhaite
À personne de fouler
Ces pistes possibles
À tout moment
Qui vous coupent
Dans votre élan
Vous déstabilisent
Et vous regardent
Mordre la poussière
Quand la lumière
Revient de nouveau
Sur votre passage
Évitez de reprendre
Les mêmes sillages !
Maria Zaki (Inédit, 2021).