Irréfutable
C’est le moment de lire
Le tatouage de la mémoire
Comme on lit
Les lignes de la main
Ce qu’on s’avoue
A peine
Nous bouleverse
Le signe caché
Qui manifestement
Coule dans nos veines
Réclame l’art
Dans la pensée
Et de l’infini
L’ivresse
D’aucuns
D’ici et d’ailleurs
Nous ont crus victimes
D’autres nous ont pris
Pour des coupables
Mais l’ordre spatial
Du symbolique
Revient sans cesse
Irréfutable
Maria Zaki (Extrait de “Le chant de l’aimance”, 2018).
Toile en gestation
En idées et en actes
Se dévoilent peu à peu
La toile en gestation
Les mots cursifs
Ouvrent le chemin
Aux traits envoutés
Du signe
Savoir et hasard
Se déploient
Dans des dimensions
Voisines
Et les couleurs
De leur étendard
Donnent vie à l’inexploré
Dans les possibles
De l’Homme
Et l’ouvert de l’Art
Maria Zaki (Extrait de “Le chant de l’aimance”, 2018).
A plein chant
Que fait l’oiseau
De son désir pensant
En attendant l’arbre ?
Le cœur à découvert
Il porte l’espoir
De la rencontre
Entre ses ailes
Dans l’orbe du ressenti
Et prend le vent
Dès l’aube en invoquant
A plein chant
De mystérieuses litanies
De loin leur clé
Nous est inaccessible
Mais de près
Nous comprenons
Que ce que nous prenons
Pour une complainte
Est en fait
Un dessein prescrit
Maria Zaki (Extrait du nouveau recueil de poèmes “Le chant de l’aimance”, Préface de Hassan Wahbi, éd. L’Harmattan, 2018).
Dans le leurre de l’oubli
Dans le leurre de l’oubli
Des échos
Des parfums
Des impressions
Reviennent avec
Plus d’obsession
Des fragments
De vie ou de mort
Se profilent
Ici et ailleurs
Dans l’espace en nous
Aménagé
Pour le présent
Le balancier
Des sauvages régions
Revient toujours
Rien d’intentionnel
Ne coupe
Le fil responsable
D’un tel mouvement
Maria Zaki (Extrait de “Et un ciel dans un pétale de rose”, 2013).
Imperturbable
Quand les oiseaux
Paisibles planent
Comme des nuages blancs
Dans un ciel de printemps
Et qu’ils se posent
Sur ses arbres radieux
Et quand l’hiver
Règne en maître
Incontesté
Quand les oiseaux
Ont migré
Vers d’autres cieux
La forêt demeure
Imperturbable
Elle a ses secrets
Pour déchiffrer
Les signes portés
Par chaque saison
Et prolonger le regard
Pour percevoir
Le cycle entier
Et se fonder
Sa propre vision
Maria Zaki (Inédit, 2017).
L’heure de la floraison
Quand le temps
Et l’espace
Dans un même souffle
Profèrent
L’heure de la floraison
Tu n’en doutes pas
Lors du réciproque aveu
Ton esprit recouvre
Ses meilleurs atours
Dans une alliance
Sans détour
Puis de saison en saison
De siècle en siècle
Tu conserves les traces
De ton aimance
Qui n’existe pas
En tant que telle
Quand ton âme
Mûrira-t-elle
Comme un fruit
Que le destin
Portera en offrande
Aux lèvres de l’univers ?
Maria Zaki (Extrait du recueil “Le chant de l’aimance” à paraître en 2018).
En étreinte de mots
Image : Dessin de Maria Zaki
Loin de l’envers
Déchaîné du silence
Où toutes les voix
Se mêlent et se ressemblent
Ils se rencontrent
Le cœur débridé au vent
En étreinte de mots
Transcendant
Leurs propres limites
Et déclinant l’art de l’alliance
Sous toutes ses nuances
Du rouge au vert
Le mouvement et la quête
Du jaune au bleu
L’inspiration et le geste
Sans s’approprier
Ni les choses ni les êtres
Maria Zaki (Extrait du recueil “Le chant de l’aimance” à paraître en 2018).
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Quand tu étais perdue
Au-delà du présent
Quand la paupière
Tremblait sur le qui-vive
Et la poussière ricanait
Au tournant des cils
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Quand tu contemplais
En silence et sans témoin
Les traces de l’éternel
C’était à la frontière
Entre l’invisible et l’entrevu
Le manifeste et le disparu
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Je sais que tu es fatiguée
De tout ce que tu as vu
À ne plus savoir
De quelles larmes couler
Entre le meilleur et le pire
Ni quelle ligne du cœur suivre
Mais le regard demeure à vivre
Maria Zaki (Sillages, 2014).
Dans les bras du silence
Dans les bras du silence
Un bras tendre
Et un bras de fer
Elle s’est assoupie
Une main a ouvert
La boite bleue
De ses rêves avant
La tombée de la nuit
Ces rêves se couvrant
De couleurs éphémères
Protègent son âme
De ce qui semble acquis
Maria Zaki (Inédit, 2017).
La science éclaire l’homme
Considérer tout comme faux
Là commence le vrai
C’est en forme d’interrogation
Qu’on pose la première objectivité
La science éclaire l’homme
Et l’arrache à l’obscur qui l’exalte
Elle le mène à tester et à contester
Ses limites et ses possibilités
Alors chacun de ses pas
Devient le premier
Pour déjouer les pièges
Qui réclament son retour
Aux illusions personnelles
Ou aux délires en comité
Nous disons ce que nous disons
Pour que l’ignorance
N’ait pas le dernier mot
Pour qu’apparence et croyance
Ne l’emportent pas sur la vérité
Maria Zaki (Inédit, 2017).