Et voici que nos yeux s’ouvrent / Ecco che i nostri occhi si aprono

Et voici que nos yeux s’ouvrent

Sur un arc-en-ciel

Comme si l’horizon

Et son air attrayant

Ne suffisait pas

Pour qu’un ancien désir

Redevienne ardent

Lever l’ancre

Quitter le port

Naviguer devant l’infini

S’enfoncer dans la partie

Observable de l’océan

Et filer droit en dépit

Du monde rotatoire

L’aimant est permanent

Et le fer passionné

Mais sans pouvoir

Sur la vitesse de fuite

De son prétendant

L’horizon est un invariant

Qui peut varier

À tout instant

Et l’on se retrouve

Face à un arc triomphant
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Ecco che i nostri occhi si aprono

Su un arcobaleno

Come se l’orizzonte

E il suo aspetto attraente

Non fosse abbastanza

Che un vecchio desiderio

Diventi nuovamente ardente

Levare l’ancora

Lasciare il porto

Navigare davanti all’infinito

Immergersi nella parte

Scrutabile dell’oceano

E andare dritto nonostante

Il moto rotatorio del mondo

Il magnete è permanente

E il ferro appassionato

Ma senza potere

Sulla velocità di fuga

Del suo pretendente

L’orizzonte è un invariante

Che può variare

In qualsiasi momento

E ci ritroviamo

Di fronte ad un arco di trionfo
Maria Zaki (Poème extrait du recueil « Au rythme de l’océan / Al ritmo Dell’oceano », Traduction de Mario Selvaggio
, Ed. Aga-L’Harmattan, Alberobello-Paris, 2025.

L’aube argentée / L’alba argentatal

Si fraîche et si belle

L’aube argentée

Avec un air de fierté

Danse à merveille

Au bras de l’océan

Si parfois

Son sourire charmant

Adressé aux humains

S’arrête en chemin

Rien ne noircit

Son regard de cristal

Qui bascule

Du côté du matin

Après le temps

Accordé à la nuit

La lumière se mêle

Aux reflets bleutés

Dans l’immensité

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Così fresca e così bella

L’alba argentata

Con aria fiera

Danza meravigliosamente

In braccio all’oceano

Se a volte

Il suo sorriso seducente

Rivolto agli umani

Si arresta in cammino

Niente annerisce

Il suo sguardo di cristallo

Che oscilla

Verso il mattino

Dopo il tempo

Concesso alla notte

La luce si mescola

Ai riflessi cerulei

Nell’immensità
Maria Zaki (Poème publié dans le recueil bilingue (français-italien) « Au rythme de l’océan / Al ritmo Dell’oceano », Introduction et traduction de Mario Selvaggio, qui vient de paraître chez Aga-L’Harmattan, Alberobello-Paris, le 26.02.25.

Du Cap Blanc au Cap Ferret /Da Capo Bianco a Cap Ferret

Du Cap Blanc

De ton enfance

Et sa voisine

La falaise calcaire

Baignée de lumière

Au Cap Ferret

Une autre terre

De sable et d’eau

Et sa voisine

L’île aux oiseaux

De la forêt d’eucalyptus

À la forêt de pins

Du parc de la pêche

Sous-marine

Au parc à huitres

Du camping

Et sa jolie piscine

Au port charmant

Et son petit train

Ô poète étranger

Cheminant au hasard

As-tu retrouvé

Le même océan

À deux mille

Bornes d’écart ?
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Da Capo Bianco

Della tua infanzia

E dalla la sua vicina

La scogliera calcarea

Immersa nella luce

A Cap Ferret

Un’altra terra

Di sabbia e acqua

E alla sua vicina

L’isola degli uccelli

Dalla foresta di eucalipti

Alla foresta di pini

Dal parco della pesca

Subacquea

Al parco delle ostriche

Dal campeggio

E dalla sua bella piscina

Al grazioso porto

E al suo trenino

Oh poeta straniero

Vagando a caso

Hai trovato

Lo stesso oceano

A duemila

Miglia di distanza?

Maria Zaki (Poème publié dans le recueil bilingue (français-italien) « Au rythme de l’océan / Al ritmo Dell’oceano », Introduction et traduction de Mario Selvaggio, qui vient de paraître chez Aga-L’Harmattan, Alberobello-Paris, le 26.02.25.

Une brise effleure

Une brise effleure

La surface de l’eau

Mon cœur s’émeut

En cet instant

Et en ce lieu

Rien ne dépasse

Rien n’étonne

Mais de ce rien

Mon âme frissonne

Maria Zaki (Poème inédit, 2025)

Étreinte

Un jour

J’ai vu l’oiseau

Étreindre l’arbre

J’ai encore

Dans les yeux l’image

De ce geste bizarre

Je ne sais

Lequel des deux

Chantait plus tard 

Maria Zaki (Poème inédit, 2025)

La magie du vivant

Oublier ses doutes

Et ses certitudes

Se laisser porter

Par l’imagination de la vie

Comme si c’était un océan

Prendre le train du vent

Et ignorer ses stations

Sentir chaque seconde

Comme une caresse

Sans se soucier

De la fuite du temps

Faire courir la nuit

Derrière soi

Par un clair de lune

Et mêler ses pas

À la magie du vivant

Maria Zaki (Poème inédit, 2024)

Ami plein de grâce

Je ne consacre

À ton nom de chat

Ni la fenêtre qui t’attend

Au soleil de midi

Pour inonder le logis

Autour de ton sommeil

Ni le miroir qui bouge

Ébloui de ton image

Panthère ou jaguar

Qui surgit du brouillard

Je ne consacre

À ton allure féline

Ni les pauvres pressés

Qui parfois te suivent

En se cachant

Comme des fantômes

Que l’aventure effraie

Ni les innombrables

Fous de passage

Qui se croient sages

De te perdre je ne cesse

Dans l’enclos des saisons

Pour te retrouver dans

Les champs libres de la vie

Par une nuit sauvage

Ami plein de grâce

Où es-tu ce soir ?

Maria Zaki (Poème publié dans l’anthologie LA GRÂCE Printemps des Poètes 2024, éd. Le Scribe- l’Harmattan, juin 2024)

Pour un autre temps / For another time

Né de la courbe

De mon destin

Tu es fait

Pour un autre temps

Que le mien

S’agit-il de regarder

Sans s’en mêler

Le monde qui t’attend

Qui te blesse et t’apaise

En même temps ?

Ou s’agit-il d’y souscrire

Par touches furtives

En épousant sa tournure

Incidemment ?

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Born from the bend

Of my fate

You are made

For another time

Than mine

Do I watch without

Getting involved in

The world that awaits

As it harms you and calms you

At the same time?

Or follow along

By stealthy touches

Embracing its curve

Serendipitously?

Maria Zaki (Poème extrait du recueil bilingue « A mon fils » « To my son » traduction de Matthew Brauer, L’Harmattan, 2023)

Le poète et la grâce

Tu l’as touché à l’aube

D’une seconde vie

Son destin à l’instant

A viré de bord

Il t’a reçu lumière

Dans le cœur 

Et senti un feu

Attenant au corps

Désormais il sait

Que loin de toi

Ses mots suivraient

Des chemins rocheux

Pour décrire des statues

Aux lèvres froides

Et aux yeux creux

Chaque fois que tu es prise

Dans les filets de la nuit

Ou dans le gel du temps

Il te libère avant

Que ses mots ne se vident

Et que ne soient dépeuplées

Toutes ses syllabes

Dans l’inquiétude

De ton absence

Il laisse la porte ouverte

Inépuisable il te guette

Le front contre la vitre

De l’immuable

Il te vit

Passante aérienne

Il te veut

Haute et non hautaine

Maria Zaki (Poème publié dans l’anthologie LA GRÂCE Printemps des Poètes 2024, éd. Le Scribe- l’Harmattan, juin 2024)

Des nuages voguent

Au-dessus des falaises

Que les flots déchaînés

Viennent percuter

Des nuages voguent

Toutes voiles dehors

Ils abritent

Des créatures étranges

Dont on devine

Les yeux fureteurs

Et parfois de jolis corps

Certaines sautent du lit

Au moindre souffle du vent

Et d’autres s’étirent

Comme des chats

Qui se réveillent

Doucement

Salut à vous

Curieux nuages !

Votre passage

Met un peu de folie

Dans notre raison

Maria Zaki (Poème inédit, 2024)