Un vieux figuier

Quand elle ferme

Les portes du jardin

De son cœur

Sans faire de bruit


Elle entend

Un vieux figuier

Rire dans ses fruits


Franchement intriguée

Elle s’en approche

En douceur


Il semblait

Plus ou moins grand

Selon les jeux

De lumière


Tu veux toujours

Tenir tête

Aux grands vents ?

Lui dit-il

En se gaussant

Maria Zaki (Et un ciel dans un pétale de rose, Poèmes entrecroisés, 2013).

Commentaires :

El Alaoui Saïd dit :

18 mai 2013 à 20:36

Félicitation chère Maria pour ce nouveau-né. Je le lirai avec plaisir et intérêt.
C’est bien d’emprunter les chemins des symboles. Ici le figuier, arbre hautement symbolique qui a nourri l’homme et ses animaux depuis des siècles. Avec l’olivier, ils symbolisent le courage, la générosité et la pérennité « Attini wa zaïtouni… »

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Jacques Herman dit :

15 mai 2013 à 13:57

Ce sont les portes que l’on ouvre sans clé pour le bonheur de la découverte de lumières toujours renouvelées.

Hâte-toi !

Toi qui as choisi

Le dur chemin

De ceux qui montent

Vers leur fin


Lune après lune

Trace après trace

Leur legs t’attend

Au loin


Tout ce que

L’homme n’atteint

Qu’en le quittant


Tout ce qu’il donne

Et retrouve aussitôt

Dans le creux de la main


Quel poids terrestre

Traînes-tu encore ?


Quel mal

Quel bien ?


Quel est ce pas

Lent et incertain ?


Hâte-toi !

Toute chose est passée

Ou passera

Maria Zaki – Extrait de : Et un ciel dans un pétale de rose, Poèmes entrecroisés, coécrit avec Jacques Herman. (Vient de paraître aux éditions  L’Harmattan). Cet ouvrage résulte de l’entrecroisement de deux regards à la fois semblables et différents. C’est un livre assez particulier où  les poèmes ont été entrecroisés sans signature et où le lecteur peut procéder à l’identification des auteurs en consultant le sommaire. Il s’agit d’une expérience littéraire nouvelle.

Voyage au cœur des mots entre deux poètes contemporains. Deux regards sur le monde, féminin, masculin, africain, européen. L’exercice peut paraître funambule, « ici Monsieur c’est la révolution », deux fenêtres s’ouvrent, métaphores du réel, et conversent poétiquement sur le jeu et les enjeux d’être au monde.

L’exercice est stimulant, car tout a été dit, mais assis sur la vague ou au bord des rêves, les poètes inventent un nouveau dire complice, nomment les traversées du quotidien et de l’éternel, interrogent les muses, redessinent l’usage des mots.

Et la clarté lisible de la beauté se voit dans son renversement de pluie ou au soleil.

Nicole Barrière.

Commentaires :

Maria Zaki dit :

20 avril 2013 à 17:03

Merci infiniment à tous pour vos commentaires et vos félicitations.
Amitiés,
Maria.

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Houria dit :

17 avril 2013 à 16:36

Bravo chère Maria pour ce nouveau recueil de poèmes, à quatre mains !!! J’aime beaucoup ta peinture aussi.
Je t’embrasse
Houria

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bahia dit :

16 avril 2013 à 15:04

Bonjour Maria,
Ah !!! enfin vient au monde le remarquable travail et la magnifique synergie d’écriture de deux grands poètes… Félicitation à vous deux et en attendant et espérant le lire, je vous remercie du fond du cœur d`avoir partagé avec nous votre art.
bisous

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Lotfi dit :

16 avril 2013 à 12:43

Félicitation chère Maria pour ce nouveau recueil et cette nouvelle expérience de poèmes entrecroisés avec ceux d’un autre poète émérite.
Ce beau poème donne envie de lire le reste du livre. Bravo !

Le petit poisson et la lune

Dans leur jeu

Des partages éphémères

Des angelots

Murmurent le mystère

De la lune à l’étang


Des mots

Accoutrés de vent

S’échappent

Et tombent dans

L’oreille

D’un petit  poisson


À moi la lune !


Se dit-il

Conquérant

En remontant

À la surface de l’eau

De tout son élan


Il cherche encore

Avec passion

L’astre luisant

Là où il n’y a que le vide


Comme si Dieu

Le persécutait

Sur les lieux

D’un non-lieu

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Lotfi dit :

9 avril 2013 à 13:29

J’aime beaucoup les poèmes de Maria car on y ressent effectivement combien la poésie est une question d’émotion avant tout.

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Jacques Herman dit :

7 avril 2013 à 23:45

J’adore ces poèmes courts au chant simple qui contournent les lois de la nature pour en offrir une plus belle encore qui nous émeut. Ce n’est que par cette émotion qu’une poésie vit en nous. Pissions-nous la communiquer à ceux que nous aimons.

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Houria dit :

5 avril 2013 à 18:05

Une belle évocation de la lune mais le petit poisson doit faire attention pour ne pas se brûler les ailes (ou les nageoires  ) comme un papillon.

De la mémoire des roses

De la mémoire des roses

Enfin les épines

S’absentent

Et le jardin verbal

S’écrit

Au-delà de cet oubli

Feuille par feuille

Fleur par fleur


Les oiseaux du poème

N’ont plus peur

Des ombres de nuit

Passant et repassant

Le seuil du secret


Ni celles du matin

Qui dépouillent

La voix de son grain

Pour la livrer nue

Aux bandits

De grand chemin

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

1 avril 2013 à 10:59

Il suffit en effet d’un rayon de lumière pour que la rose se transmute en même temps en objet et en gardienne des secrets et pour que les ombres de la nuit s’évanouissent aussitôt.

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El Alaoui Saïd dit :

29 mars 2013 à 22:43

Très beau poème Maria. Tu pars des roses, l’une des plus belles métaphores d’ailleurs, pour nous mener loin, très loin comme d’habitude.
Est-ce que ces roses sont pourpres ?

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Fadila dit :

27 mars 2013 à 12:53

Bonjour Maria,
C’est un très beau poème.
Même si je ne laisse pas souvent des commentaires, je lis toujours ton blog avec beaucoup de plaisir


L’œil solaire

L’œil solaire

Tient peu compte

De la tempête

Brusque et passagère


Pour faire tomber

Craintes et peurs

Il secoue les cils

Pendant que la marée

Lave les paupières


En l’absence du phare

Qui signale les récifs

Il entretient

Une légère méfiance

Des nuits dépourvues

De lune sincère

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

10 mars 2013 à 12:23

Ton écriture demeure toujours sobre et élégante avec des images fortes qui s’imposent ça et là, comme une brise qui touche le coeur délicatement et qui confine au texte, belle et naturelle sobriété.

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bahia dit :

8 mars 2013 à 16:21

Bonjour Maria,

Très joli poème qui nous inspire et nous invite à voir l’oeil du soleil d’un autre oeil .
bisous

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Houria dit :

7 mars 2013 à 13:15

Très beau poème, tout en élégance.

Tout devra être avalé

L’œil d’un oignon

Se plaint à l’ail

Pendant que

Les échalotes se baladent


Le sel remplace

Le poivre absent

Il rend paraît-il

Plus rouge la tomate

Et plus verte la salade


Un poivron

Deux piments

Et trois œufs

Se font des brimades


Le pain turc

Trop dur

Voire moisi

Fait honte aux blés


Piquant ou salé

Aigre ou amer

Tout

Devra être avalé

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Marie dit :

21 février 2013 à 13:58

Joli  Bises et à bientôt !

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Houria dit :

17 février 2013 à 20:29

Quelle salade ! il ne lui manque que les anchois et les olives 
Bises

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Luc dit :

17 février 2013 à 16:52

Très bon poème avec une belle pointe d’humour. Jacques Brel disait que l’humour était la forme la plus saine de la lucidité.

Il est des vies

Il est des vies

Comme des plantes

Qui cherchent leurs ailes

Sur le versant désirant

Du temps


Dans les airs paisibles

Ou dans les vents coupants

Elles vivent au nom

Des rêves qui changent

De saison en saison


Quand elles croisent

En silence la lune

Elles resplendissent

Comme les blessures

Qui se sont tues

Aux fenêtres du ciel


Mais quand elles

Se laissent

Guider par l’éclair

Hurlent les branches

Et voltigent les feuilles !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

30 janvier 2013 à 15:47

On ne peut mieux dire la puissance fulgurante de l’éclair ni le silence des blessures sous les rayons lunaires, ni mieux chanter le versant désirant du temps qu’avec cette musique-là. C’est de la poésie qui se laisse respirer.


Astrée

A sa droite

Une plume bleue

De l’oiseau des îles

Aérienne

De toute élégance


A sa gauche

Les ailes géantes

De l’albatros

Considérable poids

Dans la balance


De son œil naît

Astrée

Ultime fleur

Avant la déchéance


Dans le ciel

Tigre et taureau

Colombes et agneaux

Errent


Le taureau mugit

La lune s’éloigne

A jamais vierge

Dans les airs !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

4 février 2013 à 13:20

De belles images et un rythme aérien qui colle parfaitement au contenu du texte!

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Houria dit :

23 janvier 2013 à 15:36

J’aime bien ce poème. La justice n’existe pas sur terre, en revanche il y a pléthore de juges !!!


Antigone

Se tenant aux antipodes

De la violence

Elle transgresse l’interdit

Et tente de faire

Entendre sa voix


Il y a en elle

Une immense croyance

Jamais enseignée

Ni permise par la loi :


Élire la justice du cœur !


Suis-je née Antigone

Ou bien ai-je le choix ?

Maria Zaki (Inédit, 2013).



Le Tartare

Même les enfers

Tremblent

Quand s’ouvre

Le Tartare

Avant de franchir

L’air

Dans un hurlement

Violent

Tout n’est que

Tonnerre

Foudre

Et éclair

L’horrible œil

Sur le front

Regardant sans voir

Les victimes d’hier

Aujourd’hui converties

En exécuteurs

Ne transigent guère !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

4 février 2013 à 13:22

Que les dieux de l’Olympe saluent l’élégance de ta plume, c’est ce que je te souhaite!

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El Alaoui Saïd dit :

16 janvier 2013 à 13:39

Très beaux poèmes inspirés de la Mythologie grecque. A mon avis, on devrait les lire sans trop vouloir les interpréter, juste pour le plaisir de voir comment la poétesse s’est inspirée de la Mythologie.