Comme un pèlerin

Il quitte

La ville surpeuplée

Ses grands boulevards

Et ses lumières éclatantes


Il quitte

La campagne dépeuplée

Et son néant

Obstruant le regard


Comme un pèlerin

Animé par la marche

Envouté par le chemin


Comme un habitant

D’une autre planète

En suspens


Si vous le croisez

De grâce

Ne le bousculez pas


Vous le voyez

Mais lui

Ne vous voit pas

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Dialogue

Elle lui dit :

Que cherches-tu

En moi ?

Un lieu de passage

Entre l’intemporel

Et le temporel

Ne doit-il pas

Être dans les cieux ?


Il dit :

Ce que je cherche

N’est pas dans la matière

Ce que je vois

Se voit avec le cœur

Avant les yeux


Elle dit :

Je peux

Donc vivre en toi

Poussière à l’ombre

D’un petit brin d’herbe

Sans plus jamais

M’attrister ?


Il dit :

L’Amour est l’une

Des quatre sphères

Où se génèrent

Les ordres de vérité

Maria Zaki (Inédit, 2013).

La parole aimable (الكلمة الطيبة)

Ô fontaine de mots tendres

Qui se posent

Malgré la distance

Dans le creux de l’oreille

Par le désir habitée


Bouquet de fleurs

Jaillissant de lèvres

Imprégnées de lumière

Qui suppose

Une conscience de la beauté


La parole aimable

S’intègre

Dans la splendeur

De l’univers

Avec ou sans rime


Source de paix

Quand elle est sincère

Menant parfois

De la terre jusqu’à

L’Assise sublime

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Finalité

Pardonner constamment

Au monde

Son inconstance

Et exister

Entre êtres d’amour

Sans fausse existence


Revenir du savoir

Dont la plénitude

N’est qu’insignifiance

Et revenir de l’ignorance

Par la vision

Et par la conscience


Narguer la vie

Par la comparaison

Du fini avec l’infini

Et narguer la mort

En faisant grand cas

Du peu que le monde

Nous dispense

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Un nuage vaniteux

Un nuage vaniteux

Se sépare des autres

Dans le ciel noir

Il croit tout peupler


Depuis qu’il demanda

La lune en son plein

Et crut l’avoir obtenue

Il s’emplit de lui-même


Aucun discernement

Aucun signe d’humilité

Que le destin

Récompense en retour


Bientôt

Sa beauté suffisante

Sa beauté suprême

Tombera

En gouttes infimes


Il jettera un dernier cri

Mais le ciel fera le sourd

Et les étoiles joueront

Les endormies

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Il y a des jours

Il y a des jours

Où l’alchimie opère

Sur nos expériences

Fragmentées et éphémères


Le miracle

Se conjugue avec

Toutes les possibilités

De l’être

Les portes de l’univers

S’ouvrent

En coup de vent


On peut aller

De soi-même

Vers l’autre

Ou se cramponner

Aux pierres

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Avis

Chers amis,

Les commentaires sont momentanément fermés. Je vous remercie infiniment pour vos visites et votre compréhension.

Amitiés,

Maria Zaki.

Comme une branche de santal

Dans mon âme éclairée

Par l’inoubliable

Un lieu pur s’allume


Mon poème s’embrase

Comme une branche de santal

Qui apaise et parfume


Une tourterelle s’envole

Des moucharabiehs

Vers le bleu royaume

Des litanies


Un souffle la remplit

Et l’accompagne

À la lisière de la terre

Et de l’infini

Maria Zaki (Et un ciel dans un pétale de rose, Poèmes entrecroisés, 2013).

Il est des vies

Il est des vies

Comme des plantes

Qui cherchent leurs ailes

Sur le versant désirant

Du temps


Dans les airs paisibles

Ou dans les vents coupants

Elles vivent au nom

Des rêves qui changent

De saison en saison


Quand elles croisent

En silence la lune

Elles resplendissent

Comme les blessures

Qui se sont tues

Aux fenêtres du ciel


Mais quand elles

Se laissent

Guider par l’éclair

Hurlent les branches

Et voltigent les feuilles !

Maria Zaki (Et un ciel dans un pétale de rose, Poèmes entrecroisés, 2013).

Commentaires :

Fadila dit :

17 juillet 2013 à 14:30

Bonjour Maria
J’aime beaucoup tes poèmes même si je ne laisse pas toujours des commentaires… Bonnes vacances et bonne inspiration pendant la belle saison d’été.

L’ingénu

Qu’on se débarrasse

Des ombres basses

Comme de la haute

Obscurité

N’en déplaise

Aux bosquets !


Hurle l’ingénu

À rebrousse-plumes


Offensées

Toutes les branches

S’écartent

Et les bois se noient

Dans la lumière


De jour en jour

L’oiseau déguste

Son malheur


Lances et flèches

Le pourchassent

En long et en travers

Maria Zaki (Et un ciel dans un pétale de rose, Poèmes entrecroisés, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

14 juin 2013 à 16:25

Tu laisses toujours parler les voix de la nature: la lumière et les ténèbres, les arbres et les oiseaux. Ce sont les voix de la sagesse éternelle, les voix qui nous servent de guide et qui ne peuvent donc pas nous égarer.

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bahia dit :

14 juin 2013 à 12:56

Bonjour Maria,
J’ai beaucoup aimé ce poème, il va droit au cœur .
Bonne continuation!