Tout devra être avalé

L’œil d’un oignon

Se plaint à l’ail

Pendant que

Les échalotes se baladent


Le sel remplace

Le poivre absent

Il rend paraît-il

Plus rouge la tomate

Et plus verte la salade


Un poivron

Deux piments

Et trois œufs

Se font des brimades


Le pain turc

Trop dur

Voire moisi

Fait honte aux blés


Piquant ou salé

Aigre ou amer

Tout

Devra être avalé

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Marie dit :

21 février 2013 à 13:58

Joli  Bises et à bientôt !

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Houria dit :

17 février 2013 à 20:29

Quelle salade ! il ne lui manque que les anchois et les olives 
Bises

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Luc dit :

17 février 2013 à 16:52

Très bon poème avec une belle pointe d’humour. Jacques Brel disait que l’humour était la forme la plus saine de la lucidité.

Il est des vies

Il est des vies

Comme des plantes

Qui cherchent leurs ailes

Sur le versant désirant

Du temps


Dans les airs paisibles

Ou dans les vents coupants

Elles vivent au nom

Des rêves qui changent

De saison en saison


Quand elles croisent

En silence la lune

Elles resplendissent

Comme les blessures

Qui se sont tues

Aux fenêtres du ciel


Mais quand elles

Se laissent

Guider par l’éclair

Hurlent les branches

Et voltigent les feuilles !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

30 janvier 2013 à 15:47

On ne peut mieux dire la puissance fulgurante de l’éclair ni le silence des blessures sous les rayons lunaires, ni mieux chanter le versant désirant du temps qu’avec cette musique-là. C’est de la poésie qui se laisse respirer.


Astrée

A sa droite

Une plume bleue

De l’oiseau des îles

Aérienne

De toute élégance


A sa gauche

Les ailes géantes

De l’albatros

Considérable poids

Dans la balance


De son œil naît

Astrée

Ultime fleur

Avant la déchéance


Dans le ciel

Tigre et taureau

Colombes et agneaux

Errent


Le taureau mugit

La lune s’éloigne

A jamais vierge

Dans les airs !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

4 février 2013 à 13:20

De belles images et un rythme aérien qui colle parfaitement au contenu du texte!

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Houria dit :

23 janvier 2013 à 15:36

J’aime bien ce poème. La justice n’existe pas sur terre, en revanche il y a pléthore de juges !!!


Antigone

Se tenant aux antipodes

De la violence

Elle transgresse l’interdit

Et tente de faire

Entendre sa voix


Il y a en elle

Une immense croyance

Jamais enseignée

Ni permise par la loi :


Élire la justice du cœur !


Suis-je née Antigone

Ou bien ai-je le choix ?

Maria Zaki (Inédit, 2013).



Le Tartare

Même les enfers

Tremblent

Quand s’ouvre

Le Tartare

Avant de franchir

L’air

Dans un hurlement

Violent

Tout n’est que

Tonnerre

Foudre

Et éclair

L’horrible œil

Sur le front

Regardant sans voir

Les victimes d’hier

Aujourd’hui converties

En exécuteurs

Ne transigent guère !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

4 février 2013 à 13:22

Que les dieux de l’Olympe saluent l’élégance de ta plume, c’est ce que je te souhaite!

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El Alaoui Saïd dit :

16 janvier 2013 à 13:39

Très beaux poèmes inspirés de la Mythologie grecque. A mon avis, on devrait les lire sans trop vouloir les interpréter, juste pour le plaisir de voir comment la poétesse s’est inspirée de la Mythologie.


Vanité

Au moment de

La morsure inévitable

La chasse s’est arrêtée

Et en même temps

La vanité


Après le geste

Regrettable

Des vides sidéraux

Se sont avancés

Des frontières

Glaciales

Et des silences

A traverser


Il ne pouvait

En être autrement

Pour Orion

Bien des destins

L’ont attesté !

Maria Zaki (Inédit, 2013).


Aphrodite

Sous l’instance

De la négation

De l’autre en soi

Même Aphrodite

Fut séparée

D’elle-même

L’identité féminine

Entière fut divisée

La ravissante immortelle

Fut soumise

A la constitution duelle

Amour mystique

Amour érotique

Qui depuis

Au-delà des frontières

De la bienséance

Se combinent

Fusionnent

Et meurent

Dans l’épreuve

De la distance !

Maria Zaki (Inédit, 2013).

Commentaires :

Luc dit :

13 janvier 2013 à 15:25

En débattre est une bonne idée. Malgré tout ce que certains prétendent pour des raisons souvent d’hypocrisie, tant que l’Amour est un pouvoir sacré, Aphrodite ne fera qu’Une.

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Houria dit :

10 janvier 2013 à 16:49

Quel beau poème ma chère Maria mais il est difficile à commenter ou plutôt il nous faudrait des heures et des heures pour en débattre.


Vœu de nouvel an

Qu’à chaque pas

Affolé

Affolant


Une bougie s’allume

Pour guider le visiteur


Qui marche au-delà

De lui-même

Par vaillance

Ou par candeur !

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

6 janvier 2013 à 16:09

Je vous remercie tous pour vos voeux, vos commentaires et vos encouragements.
Amitiés,
Maria.

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El Alaoui Saïd dit :

5 janvier 2013 à 22:30

Très bonne année et que la bougie de ton inspiration ne s’éteigne jamais !

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bahia dit :

4 janvier 2013 à 6:00

Bonjour Maria,
Tout d’abord je te souhaite une très bonne année 2013 avec tous mes voeux de Bonheur et de prospérité ,et surtout que la bougie de ta belle poésie reste toujours allumée pour nous éclairer et nous réchauffer le Coeur.
bisous
bahia

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Maria Zaki dit :

2 janvier 2013 à 18:25

MERCI
Eυτυχισμένο το νέο έτος 2013 ευχές !
Maria.

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Jacques Herman dit :

31 décembre 2012 à 10:39

Tous mes vœux t’accompagnent, en poésie, en prose ou de toute autre manière. Bonne année 2013!

Dans le velours de la nuit

Si vous croisez

Dans le velours de la nuit

Les heures

Fidèles à l’art

Pas un bruit !


Elles reconnaîtront

Vos pas

Vos traces

Et vos gestes

Sans étincelles

Ni fards


Attendez qu’elles

Vous aient adoptés

Puis glissez vos désirs

Entre leurs plis


Guettez en silence

Le goût des anges

Qui assagit les âmes

Sans séparer les corps


Et rendez

Un hommage nocturne

Au fleuve de la vie

Sans éclat

Ni désordre !

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Luc dit :

9 décembre 2012 à 15:31

Sublime ! une langue d’amour des plus raffinées…


Parcourir le labyrinthe des sourds

Parcourir le labyrinthe

Des sourds

Symphonie amoureuse

En bouche


Déployer sa toile

De transparence

Au bord de l’océan

Faisant mine de dormir

Dans l’orange du soleil

Qui se couche


Et apprendre

À son cœur éprouvé

Par l’insoutenable fracture

L’exercice du pardon


Que faut-il d’autre

Pour sortir du temps

Et de ses lamentations ?


Peut-être

Un grain de folie

Planté dans

Ses limitations !

Maria Zaki (Soudain les roses pourpres, 2012).

Commentaires :

Houria dit :

24/11/2012 à 20:50

Ce poème est beau et fort en sens. En plus la chute surprend…