Irréfutable

C’est le moment de lire

Le tatouage de la mémoire

Comme on lit

Les lignes de la main

Ce qu’on s’avoue

A peine

Nous bouleverse


Le signe caché

Qui manifestement

Coule dans nos veines

Réclame l’art

Dans la pensée

Et de l’infini

L’ivresse


D’aucuns

D’ici et d’ailleurs

Nous ont crus victimes

D’autres nous ont pris

Pour des coupables


Mais l’ordre spatial

Du symbolique

Revient sans cesse

Irréfutable

Maria Zaki (Extrait de « Le chant de l’aimance », 2018).

De nos âmes dansantes

Je te convie

À changer d’esprit

À ralentir le pas

À avancer à tâtons

Comme en pleine nuit


À troubler les repères

Des passions troublantes

Et adoucir les flammes

Des amours ardentes


À éviter le vertige

Des lumières aveuglantes

Et préserver entre nous

La place de l’Aimance

Majestueux compagnon

De nos âmes dansantes

Maria Zaki (Inédit, 2020).

Inventé pour eux

Une part de bonheur

Improvisée s’avère

Tangible depuis

Que le lac et le bleu

Se sont réconciliés


Pour célébrer

Le retour du printemps

Les oiseaux entonnent

Un chant si ancien

Si romantique

Si mystérieux

Qu’il semble remonter

Aux origines du temps


On ne sait qui

Du ciel ou de la terre

Leur insuffle le début

De la belle saison


Les mêmes signes

Les mêmes manières

Et les mêmes mélodies

Fleurissent peu à peu


Peut-être que

Le mot « amour »

A été inventé

Pour eux !

Maria Zaki (Inédit, 2020).

Mais c’est le chemin

Large est le chemin

Qui mène à « moi je »

Étroit est celui

Qui mène vers l’autre


Nous faisons

Le premier pas

Sur l’un ou l’autre

Mais c’est le chemin

Tout entier qui nous prend


Le désir d’avancer

N’est pas le même

Pour celui qui marche

Vers son nombril

En ignorant

Quête et signes

Et celui qui chemine

Vers la lumière

Patient et courageux

Humble et digne

Maria Zaki (Extrait de « Le chemin vers l’autre », 2014).

Sur quel plan se joue

Sur quel plan se joue

La quête du bonheur

Qui commence

A notre naissance ?

Le jeu consiste-t-il

A chercher la clé

De notre bonheur

Ou à perdre celle

De notre non-bonheur ?

Depuis le cri originel

Les deux clés se mêlent

Mais ni l’une ni l’autre

Ne manquent de serrures !

Maria Zaki (Extrait de « Entre ombre et lumière », 2007).

Jusqu’au bout du chemin

Jusqu’au bout du chemin

Ni ton regard

N’a perdu sa lumière

Ni ton visage

N’a perdu sa fleur


Jusqu’au bout du chemin

Ni ton pain

N’a perdu son sel

Ni ton eau

N’a perdu son miel


Tu t’en es allée

Et ceux et celles

Qui sont restés

Se sont plantés

Dans l’ombre sous

Un rayon de ciel sombre


Attendant que le vent

Leur apporte un signe

Des grands lointains

Désormais impénétrables


Ainsi font les chagrins

Ainsi fait la perte

Des êtres de valeur

Chers et inoubliables

Maria Zaki (Inédit, 2019).

Reflets argentés sur le lac

Ni vent ni vagues

Ni sable ni rochers

L’écume est montée

Dans les nuages


L’oreille perçoit

Les pas du temps

Tels des murmures

Étouffés dans l’eau


Et l’œil voit

Les reflets argentés

Sur le lac comme

Un signe d’espoir

Dans une fresque

Inachevée


Maria Zaki (Inédit, 2019).

Promeneurs du soir

L’oreille perçoit les pas

Des promeneurs du soir

Mais nul ne les voit


De l’intérieur du jardin

Portes closes

Surgissent

De faibles voix


De temps en temps

Un mot plus frivole

Que les autres

Ou un rire heureux

S’élève ivre

En ses formes premières


Les esprits des murs

Les fantômes des cadenas

Ne peuvent rien ajouter

Ni retrancher

A de telles heures


Maria Zaki (Extrait de “Le chant de l’aimance”, 2018).

L’appel du large

Tu attends

Que le dernier

Rayon de soleil

Se couche


Que l’océan répande

Sous tes yeux sa vie

Dans la fosse noire

Des cieux


L’appel du large

Résonne très fort

Dans ta tête


Ni l’ascension des sommets

Ni la traversée des déserts

Ne le remplacent

Dans tes désirs d’ailleurs


Maria Zaki, Inédit 2019.

Sur le passage de mon désert

Tu as jailli

Sur le passage

De mon désert

Pour que je revienne

Vivante du puits


Pour que tombent

Mes chaînes

Et mes cadenas

Sur le sable

Sans faire de bruit


Et que cesse ma peur

Des chaleurs enragées

Faisant trembler les êtres

De soif et de céphalées

Maria Zaki (Extrait de “Le chant de l’aimance”, 2018)