Le phénix (Hommage à celles qui osent se sortir de l’enfer)

Au retour du vent

Secoue tes ailes

Pour purifier

Tes plumes d’or

Et remets au ciel

L’épreuve de l’absence !


Renaître commence

Sous les flammes

En barque libre

Vers l’éternel

Au centre des ruines

Le cercle de danse


Le feu s’étend

Jusqu’au dernier

Atome du phénix

Mais sur ses bords

Confondus du sens

Une nouvelle vie

Pénètre le silence


Sous l’alchimie

Les brûlures

Ténèbres ardentes

Sous les pieds

L’énigme traverse

Des siècles d’existence


Du sein de la mort

Remonte la mémoire

D’entre les âges

Tenant la vie

Entre les eaux séparées

De la transcendance


Ni le chemin sur le feu

Ni le destin si habile

À lancer les âmes fragiles

Pieds et poings liés

Dans les précipices

N’entravent la vaillance !

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Luc dit :

14/10/2012 à 15:18

Effectivement cet hommage aux femmes est très poignant pourtant vous le transformez en un chant et le dessin vient s’y ajouter de manière poétique aussi. Bravo !

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Houria dit :

13/10/2012 à 22:29

Le mythe du phénix me plait beaucoup, il donne au poème une espèce d’alchimie qui transforme les ténèbres en lumière malgré la gravité du sujet…


Quand ta présence

Quand ta présence

Tant voulue

Soutenue

Défendue

Se déploie entre

Mon aile droite

Et mon aile gauche

Je perce les dunes

Et prends mon envol

Je chevauche les ombres

Et ma nuit devient

Plus claire que le jour

La lumière de l’aimance

Apparaît de mes manques

Et de sa désinence

Surgit ma naissance !

Je disperse mes mots

De-ci, de-là

Sans déranger les sauterelles

Qui sommeillent

Ni les roses de sable

Qui s’éveillent

Je fais rêver

Tout ce petit monde

Sans promettre

Un feu sans cendres

De temps en temps

Je nuance mon silence

De ton encre

Sans m’égarer

Dans les dédales

De l’évidence !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

El Alaoui Saïd dit :

28/09/2012 à 20:20

Sublime ! Peut-être que vous dispersez vos mots de-ci, de-là, mais ils ne ratent pas leur cible en nous…

D’ici et de maintenant

 

Ô poète à la dérive

Lorsqu’une main

Se tendra vers toi

Par dessus l’onde

Saisis-la !


Voici venu le temps

De te sortir

Des profondeurs

De  l’océan


Une chance

Non reconnue

Par ton ordonnance

De retourner

À la surface de la vie


Est-il possible

Que tu estimes

Juste un instant

Que tu es un être

D’ici

Et de maintenant ?

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

03/09/2012 à 12:14

Ce beau texte invite à considérer que nous naviguons tous sur la barque commune de la vie et du temps.

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Luc dit :

28/08/2012 à 22:32

J’aime l’idée de la barque en tant qu’expérience de pensée sur la vie et sur la mort…

Étreinte

Un jour

J’ai vu l’oiseau

Étreindre l’arbre


J’ai encore

Dans les yeux l’image

De ce geste bizarre


Je ne sais

Lequel des deux

Chantait plus tard !

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Houria dit :

20/08/2012 à 22:28

Joli poème, ma chère Maria. “Aïd Moubarak Saïd” et bonne inspiration !

Quand le moi se déchaîne

Quand le moi se déchaîne

À l’instar de la mer à marée haute

Et que l’on se risque à le poursuivre

Mieux vaut connaître ces gestes :


Effacer toutes les déchirures

Que les vents violents dessinent

Sur ses voiles intérieures


Malgré les phares éteints

Scruter la carte de son front

Par-dessus l’épaule de la lune

Pour guetter du destin un signe


Fermer le livre des tempêtes

Pour éviter de tomber dans

Le piège de disparaître


Bâtir un port secret

Dissimulé de toute terre où

Être est pareil à ne pas être !

Maria Zaki (Entre Ombre et lumière, 2007).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

30/07/2012 à 12:27

Un poème plein de profondeur et de vérité.

Dans la paume de la main

Laissez-moi rendre

Au jardin sa tendresse

Bouleversée


Jurer alliance à jamais

Avec ses roses

Effarouchées


Dégager les contours

De l’énigme tatouée

Pour demain


Le soleil couchant

Dans la paume

De la main !

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

26/07/2012 à 10:45

Je vous remercie tous pour vos visites, vos commentaires et vos voeux.
Amitiés,
Maria.

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bahia dit :

26/07/2012 à 2:15

bonjour Maria,
c’est toujours un plaisir de lire tes beaux poèmes.
bisous et bonne inspiration !

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El Alaoui Saïd dit :

23/07/2012 à 23:11

Chère Maria, je te souhaite un bon mois de Ramadan rempli de tendresse, de roses (non effarouchées)et d’inspiration riche et généreuse.

Venise

Dans les souvenirs

Les moins abordés

Sous les masques


D’irremplaçables

Expériences

De fêtes et de joies


N’ont survécu

Ni à l’envers

Ni à l’endroit


Mais les incendies

Les cycles et les styles

N’ont rien effacé

De l’histoire


La nostalgie

D’un passé glorieux

Tourne autour

De la Place Saint Marc


Le Pont des soupirs

Se plaint encore

Du Palais des doges

Et de ses pouvoirs


Du haut

De l’Escalier des Géants

Mars et Neptune

Observent

Depuis des siècles


Les jeux inventés

Par les hommes

Pour répondre

À l’ardeur déclamatoire

De leur cœur

Et de leurs yeux


Jeux de pouvoirs

Et de domination

Des mers

Entre Venise

Et le reste du monde


Jeux d’ombre

Et de lumière

Entre l’Arc Foscari

Et la Porta della Carta

Massive et profonde !

Maria Zaki (Inédit, 2012).

Commentaires :

Danielle dit :

17/07/2012 à 10:55

Bonjour Maria

Je découvre avec plaisir votre site etje glisse dans votre poésie

À tout bientôt

Bien à vous

Danielle

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Marie dit :

14/07/2012 à 14:21

Très joli poème sur Venise, ça ravive les souvenirs de l’un de mes plus beaux voyages…

Au-delà du silence

Au-delà du silence

Les frémissements du poème


Au-delà du langage

Les germes de la pensée


Au-delà du tangible

Les éclats du rêve


Et au-delà de tout

Les doutes invincibles

Du poème

De la pensée

Et du rêve !

Maria Zaki (Soudain les roses pourpres, 2012).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

14 février 2013 à 0:36

Un tout beau poème! Une très belle symétrie dans le flux des vers et une conclusion en forme de synthèse.

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Danielle dit :

17/07/2012 à 10:56

Il me parle ce poème

merci
Danielle

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Luc dit :

27/06/2012 à 20:48

J’aime bien ce poème. Quand on doute on reste vigilant vis-à-vis de toute clarté qui risque de nous éblouir et comme a dit Alain (Emile Chartier) : « Le doute n’est pas au-dessous du savoir, mais au-dessus ».

La langue qui me parle

La langue qui me parle

Se pratique en miroir

Elle hante les lignes

Cristallines du cœur


À la limite indécise

Entre l’objet

Et son image

Se trouve

Sa part meilleure


Zone floue

Zone claire

L’amour en-dessous

Sans frontière !

Maria Zaki (Soudain les roses pourpres, 2012).

Commentaires :

Fadila dit :

10/06/2012 à 11:55

Bonjour Maria,
J’aime beaucoup ce poème, surtout les deux premiers vers.
Bonne inspiration !

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Jacques Herman dit :

07/06/2012 à 21:59

Un petit côté Rembrandt dans le recours au clair-obscur qui demeure le meilleur compte-rendu de la vie. Bravo.

Entraînée par mon cœur

Entraînée par mon cœur

Dans une mélodie

De signes

J’ai vu le ciel

Avant le ciel

Sur la plus haute

Branche d’un arbre

Digne

Sortant de ma réserve

J’ai consacré mes yeux

À sa beauté

Suffisamment attestée

Et accroché mon rêve

Aux nuages

Ensemble

Avec la plus grande

Intensité

Nous avons ri

Nous avons pleuré

Pour attiser le feu

De nos priorités !

Maria Zaki (Soudain les roses pourpres, 2012).

Commentaires :

El Alaoui Saïd dit :

06/06/2012 à 20:20

C’est avec beaucoup d’intérêt et de plaisir que j’ai lu ton nouveau recueil de poèmes Soudain les roses pourpres. Je suis sûr que ceux qui aiment la poésie l’apprécieront beaucoup.
En toute amitié.

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Marie dit :

03/06/2012 à 22:36

Ce beau poème est sur l’amitié, n’est-ce pas ! mais comme a dit William Blake : « Un sot ne voit pas le même arbre qu’un sage. »
A bientôt