Ton nom est mon soupir

Ton nom est mon soupir

Dans la nuit torsadée

De secrets et de désirs

Toi, qui marches dans

Le cortège de mes vers

Comme on marche

A l’orée du désert

Toi, qui réinventes

Chaque nuit un conte

Que tu dépoussières

Embrassant à l’intuition

La lèvre chancelante

De la première lueur

Toi, la fugitive du jeu

La mémoire et l’enjeu

Toi, la proche lointaine

Belle Shéhérazade

En ton nom, il n’est rien

Qui me revienne !

Maria Zaki (Entre ombre et lumière, 2007).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

17/06/2011 à 13:18

Tout d’abord, merci infiniment à tous ceux qui m’encouragent en laissant leurs commentaires. En réalité, cher Saïd, mon objectif en tant qu’auteure, c’est d’adopter une position d’ouverture d’esprit, explicitement assumée comme inclusive. Position à partir de laquelle de nouveaux axes de réflexion intéressants peuvent être posés, tout en interrogeant le passé.
Amitiés.

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El Alaoui Saïd dit :

17/06/2011 à 11:43

Un homme aux yeux dépoussiérés: « Je trouve que c’est une bonne idée de faire appel aux symboles qui habitent l’imaginaire d’un peuple pour mieux le toucher et le sensibiliser. Je crois que ce n’est pas un hasard si la toute première nouvelle que vous avez publiée, chère Maria, soit Shéhrazade et les mille et une frustrations (dans Histoires courtes du Maroc). Un titre très significatif, n’est-ce pas ? »

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Houria dit :

16/06/2011 à 19:35

J’aime bien ce poème, il fait partie de toute une série dont je me rappelle bien, publiés dans le recueil Entre ombre et lumière. Tous pour clamer qu’une autre femme arabe -autre que la Belle Shéhérazade- existe et qu’elle veut être reconnue. Il suffit que les hommes dépoussièrent leurs yeux pour la voir.

Quand mon poème se revêt

Quand mon poème se revêt

Du bleu-vert du ciel

Il ondoie

Entre tes doigts

Et les plis des voyelles !

Quand il se dénude

Il déchire le réel

Et demeure étranger

Y a-t-il dans ton ombre

Un abri pour lui ?

Comme l’encre

Qui monte aux yeux

Amer et exquis

Il couvre le jour

Et emplit la nuit

Il tremble de se couper

A chaque saison

Un membre !

Sans corps

Qui accueillera

Son être-au-monde ?

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

bahia dit :

17/06/2011 à 0:11

bonsoir Maria,
Dans ce monde il vaut mieux se préparer à être étranger plutôt que de subir un déchirement en le devenant subitement.
bisou

Depuis le retour de tes heures

Depuis le retour

De tes heures

Au milieu de mes jours

Le temps nage

En dehors des ères

Sur les plages

De mon calendrier

Je dessine ton visage

Je n’arrache aucun jour

Même le plus replié


Chaque minute

Est un vers

Libérant mon poème

De sa tension intérieure


Qu’importe le temps

Qu’il me reste

A tenir sur un parcours

Sentant bon

La douceur de renaître !

Maria Zaki (Inédit, 2011).

Commentaires :

Luc dit :

09/06/2011 à 14:38

J’aime bien ce poème, surtout la chute qui me fait penser à une phrase de Marguerite Yourcenar : “Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître”. Amitiés

Pieds nus

Pieds nus

Nous marchons

Dans l’ocre et le rose

D’une nouvelle saison

A l’intérieur de nous

Nous sentons une voix

Qui ne parle pas

La même langue

Que les hommes

Ou alors si peu !

Ses mots dérobés

Nous n’en savons pas

Toujours le sens

Mais ils nous mènent

Au-delà des limites

De la jouissance !

Lentement

Des grains de sable

Bougent sous nos pieds

Dansant comme

Des herbes de lumière

Nous nous reconnaissons

En murmurant

Sans tirer

De leur sommeil

Les ailes battantes

De nos corps

Ni frapper aux portes

De nos amours violentes !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

El Alaoui Saïd dit :

27/05/2011 à 11:19

Encore un poème magnifique!

Chancelante

Chancelante comme

L’aube naissante

Je te chanterai à l’oreille

Mon poème couleur miel

Je ferai couler

Son sable entre tes doigts

Sans troubler l’ordre

Des lignes de ta main

De temps en temps

Pour garder ta conscience

En éveil

Je répandrai un peu

De mes larmes

Sur ton épaule

Calmement tu me souriras

Et me laisseras faire

Comme s’il ne pouvait

Plus rien nous arriver

De mal sur terre !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

Houria dit :

20/05/2011 à 19:42

J’aime beaucoup ce poème rempli d’images fortes.
Chère Maria, faire couler le sable de tes poèmes entre les doigts des auditeurs, c’est ce que tu as fait hier soir au Café Littéraire. Bonne continuation !

Je garde encore en main

Je garde encore en main

Un peu de temps

Pour le rêve

Là où la course

Des aiguilles de l’horloge

Fait trêve !

Je ne perds pas la nuit

Ce qui se laisse

Gagner le jour

Mais je ne gagne

Ni de jour

Ni de nuit

Une seule seconde

Qui se laisse perdre !

Maria Zaki (Inédit, 2011).

Commentaires :

bahia dit :

09/05/2011 à 23:51

Bonsoir Maria,
“Je voulais dessiner la conscience d’exister et l’écoulement du temps » Henri
Michaux.

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Luc dit :

07/05/2011 à 19:40

C’est une façon originale de considérer l’écoulement du temps.

Je lis ton parchemin

Je lis ton parchemin

Ecrit à l’encre sympathique

Puis le brûle

A l’encens et au benjoin

Senteurs florales

Sans soucis de pérennité

Trois mots dans le foyer :

Epicé

Balsamique

Velouté !

Trois plumes d’oiseau

Caressent ma main

En signe d’alliance

Là où le dire se restreint

L’intériorité commence

Tes mots montent en moi

De ciel en ciel

Guidés par le maître-mot

Confiance !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

El Alaoui Saïd dit :

08/05/2011 à 21:02

Ces nouveaux livres sont sans doute épicés, balsamiques et veloutés !!!
Amitiés.

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Jacques Herman dit :

30/04/2011 à 14:51

Un très beau recueil que ces Dunes de l’Aimance qui vient de paraître et dont ce poème est extrait. Remarquable aussi “La Fable du Deuxième Sexe”, roman paru quasi simultanément.

Quand l’univers

Quand l’univers

Et son âme suave

Jaillissent à ma vue

Je deviens folle

Très sagement !

Je me dis :

Si dans la profondeur

De ton être

Le code de l’aimance

Préserve l’invisible

En le protégeant du

Manifeste

Et qu’un plateau

De la balance

Ne camoufle pas l’autre

Tu mérites de vivre

En toute inventivité

Sans refoulement

Ta sensibilité !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

30/04/2011 à 9:07

Merci beaucoup chère Houria pour tes félicitations.
Je remercie également toutes les personnes qui continuent à m’encourager par leurs visites et leurs commentaires.
Je suis heureuse de constater que certains font des investigations sur l’Aimance. C’est un jardin nouveau, vaste et varié, à fleurir par l’art et la pensée.

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Houria dit :

29/04/2011 à 11:35

J’aime bien l’expression « le code de l’aimance », preuve s’il en est besoin que l’aimance, c’est l’amour follement sage ou sagement fou, au choix! Mais dans tous les cas, réfléchi, pensé…
Félicitation pour ton nouveau recueil. J’ai hâte de le lire.

Dans le temps consenti à l’Autre

Dans le temps

Consenti à l’Autre

Accueille

Sa gaité et sa détresse

Sa force et sa faiblesse

Mais n’accueille jamais

Sa solitude

Pour éviter d’en devenir

Le chemin

Maintiens-la à distance

Sous une main

Douce et ferme !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

Commentaires :

El Alaoui Saïd dit :

23/04/2011 à 19:11

Moi, c’est le début du poème qui m’a le plus intrigué : “le temps consenti à l’Autre”, CONSENTI, nous dit-elle…

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Luc dit :

23/04/2011 à 14:06

L’objectif indiqué dans le poème est dur à atteindre mais j’aime beaucoup la chute avec son paradoxe qui ne me laisse pas indifférent : “Sous une main douce et ferme !”
Bonne chance pour le maintien de votre blog !

Quand tu entends

Quand tu entends

Les lignes de mes mots

Se briser

A l’Est des sources vives

Ne me protège pas

De la tyrannie du moi-poète !

Je saurai comme toi

Maintenir mon désir

Allumé

Pour traverser le désert

Jusqu’au dépaysement

De moi- même !

Si un jour les dunes

Viennent à moi

Bras accueillants

Me saluant

M’enlaçant

Je t’appellerai pour goûter

A l’instant séparant

L’éveil de l’enivrement

Du grain de sable

Au grain de peau

Rien qu’un pas

Sur un tapis de velours

Que je déroulerai

Devant ton âme

Sans me presser !

Maria Zaki (Sur les dunes de l’aimance, 2011).

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