Sept jours trois vers

Sept jours trois vers

Mon poème renaît

Volant dans la nudité

Du présent trop pressé

Aux fenêtres du silence

Plus rien ne bouge !

Sept nuits trois vers

Une main inévitable

Caresse l’oiseau

L’effraie

La mesure bouge

Plus rien ne l’arrête !

Maria Zaki (Et le cheval se relève, 2009).

Commentaires :

Lotfi dit :

23/02/2011 à 18:09

Sénèque a dit que la caresse n’éveillait ni la rudesse ni l’effroi, mais il n’a rien dit à propos de la peur…
Amicalement

Écrire une réponse

Houria dit :

18/02/2011 à 13:51

Doit-on comprendre que L’oiseau ne supporte d’être caressé que des yeux ?

Dans un souffle ténu

Dans un souffle

Ténu

Comme un baiser

De l’âme à l’âme

Mes mots coulés

Dans une forme

Ou dans une autre

Rêvent de résonner

Dans la place nette

Aménagée en toi

Pour le murmure

De la brise légère

Sans lester ton oreille

D’un poids

Ni la constituer

Prisonnière !

Maria Zaki (Inédit, 2011).

Commentaires :

Luc dit :

14/02/2011 à 19:34

Ce rêve n’est pas un rêve, c’est une réalité!
Amicalement.

Écrire une réponse

El Alaoui Saïd dit :

14/02/2011 à 15:12

Chère Maria,
Ce poème est sublime et ton rêve est tout à fait légitime…

Je ne compte plus

Je ne compte plus

Les traces de pas sur le sable

Leur nombre est devenu

Si grand, si incertain

Que j’abandonne

Mon seul souci

Est de surnager

L’absence et l’oubli

Si mon corps

Couleur de sable

Sait encore nager

Le temps qui passe

Met à nu mes mots

Sur la fragile ligne

Séparant le silence des cris

Comment garder le secret

De fendre les flots ?

Parler haut ou se taire

Jusqu’à la dernière

Goutte d’eau !

Maria Zaki (Entre ombre et lumière, 2007).

Ton ruisseau murmure

Ton ruisseau murmure

Dans ma poitrine

Eveillant au moins

Deux de mes jardins

Le premier

A peine atteint

Le second

Déjà fleurissant

Entre tes mains


Il suffit que ma veille

Se prenne pour du sommeil

Pour que je rêve de toi


Je ne peux te toucher

Mais je t’entends

Du couchant à l’aurore

Depuis que le jamais

Est devenu l’encore !

Maria Zaki (Inédit, 2011).

Commentaires :

bahia dit :

09/02/2011 à 23:30

Bonsoir Maria,
Ton poème m’a énormément touchée ,il est magnifique , quand on aime on est hanté par l’autre personne jour et nuit surtout comme tu l’exprimes si bien : Du couchant à l’aurore.

Écrire une réponse

Jacques Herman dit :

07/02/2011 à 22:39

Les veilles se prenant pour du sommeil, ce sont celles qui sonnent les heures les plus claires de la poésie!

Écrire une réponse

Houria dit :

02/02/2011 à 11:29

En amour, l’encore l’emporte toujours sur les multiples jamais, car ne peut cesser d’aimer que celui ou celle qui n’a pas vraiment aimé.

Ne pointe pas ton doigt

Ne pointe pas ton doigt

Sur des signes dérisoires

Dans les plis de ta mémoire !

Ne dis pas :

Souviens-t-en !

Souviens-m-en !

Le « je » empêche le jeu collectif

Et le « moi » peut effacer l’autre

Et dialoguer avec l’ombre

De ses propres murs !

Maria Zaki (Et le cheval se relève, 2009).

Commentaires :

bahia dit :

09/02/2011 à 23:04

Bonsoir Maria,
J’ai énormément apprécié ces vers, je trouve que c’est un très joli jeu de mots qui veut dire beaucoup de choses.
à bientôt !

L’océan

L’océan: Vois la coque bleue !

Le ciel : Guette les signes !

Le vent : Reste digne !

Le destin : Fais ce que tu peux !

Maria Zaki (Et le cheval se relève, 2009).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

26/01/2011 à 13:30

j’aime beaucoup l’immense force qui se dégage de si peu de vers

Écrire une réponse

Luc dit :

24/01/2011 à 14:58

Très beau poème, court et pourtant plein de sens…

S’agit-il de voir

S’agit-il de voir

En sous-regard

Ou d’écouter

En sur-écoute ?

Cela suffit-il

Pour sauver nos sens

Blessés dans

Leur propre veille ?

Et comment fuir

Ce que le cœur a retenu ?

Accompagner de loin

Le silence paradoxal

De la haute mémoire

Ou simplement oublier

De ne pas oublier !

Maria Zaki (Le velours du silence, 2010).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

06/02/2011 à 11:10

Je vous en remercie vivement pour votre participation.
Amitiés.

Écrire une réponse

den hall dit :

04/02/2011 à 22:29

je dirai que votre poésie en utilisant les interrogations, en plus de sa qualité, nous fait participer par la réflexion

Écrire une réponse

Un amoureux de l’océan dit :

13/01/2011 à 18:11

Si la haute mémoire est comme la haute mer, le principe de la liberté devrait y prévaloir…

Tu dis

Tu dis :

Gare au secret

Qui mène à l’oubli !

Je dis :

Gare à l’aveu

Qui éblouit !

Tu demandes :

Que veux-tu ?

Je réponds :

Vivifier ton aimance

Au cœur de mes poèmes

Pour consoler

Sans les guérir

Les roses de sable

Qui errent dans mes veines !

J’aime venir ici

Malgré le grand désert

Pour t’entendre

Toi

Le plus beau des secrets

Vibrer dans l’atmosphère

Pour te retrouver

Mon hôte

Mon autre

Mon moi oublié

Et rentrer dans mon rêve

Familier

Malgré les risées de sable

Mes rivales inéluctables !

Tu dis :

Pourquoi tu regardes le ciel ?

Je réponds :

Le véritable secret du désert

Se capte la nuit

Dans le règne du ciel

Constellé

Où l’on apprend

Dès son enfance

A voir

A agencer

A traduire

Simplement pour

Te découvrir !

Maria Zaki (Inédit, 2011).

Commentaires :

den hall dit :

04/02/2011 à 22:26

je découvre vos poésie.J’aime vos associations de mots et les images originales

” vivifier ton aimance”…très joli

Écrire une réponse

Jacques Herman dit :

10/01/2011 à 10:18

Un très beau rythme à la lecture à voix haute: une intéressante musicalité.

L’aimance

Aimance. Ce mot, on le trouve rarement, très rarement, dans les dictionnaires, même spécialisés. On dirait qu’il se rend désireux… Peu à peu, au cours des années, ce mot a exercé sur moi un pouvoir extensif. Ses possibilités de notion active et de concept m’ont guidé vers une quête qui ne relève pas que de la littérature, mais se veut une éthique de l’immanence, dans les relations interpersonnelles, ou bien encore dans des lieux de passage et de résistance que vivent les hommes quand ils sont confrontés à la rencontre croisée entre les cultures, entre les pays, entre les sociétés, entre les spiritualités. Bref, la question de l’inter

J’appelle aimance cette autre langue d’amour qui affirme une affinité plus active entre les êtres, qui puisse donner forme à leur désir et à leur affection mutuelle, en son inachèvement même. Je pense qu’une telle affinité peut libérer entre les aimants un certain espace inhibé de leur jouissance. En cela, elle réclame le droit à l’art et à la pensée dans l’univers si complexe et si paradoxal des sentiments. C’est donc un art de vie, telle qu’elle est et telle qu’elle advient…

Encore faut-il pouvoir penser ce lieu où la jouissance nous fait le don d’un nouvel idiome. L’aimance ne se substitue pas à l’amour en tant que mot et fragment du réel, elle le prolonge, si bien qu’elle est à la pointe de ses apories, qui sont souvent incarnées dans la passion et sa mythologie.

Abdelkébir Khatibi (Poésie de l’Aimance).

J’ajouterais seulement que dans le mot aimance, il y a la notion de mouvance et de dynamique, qui permet de transformer l’attraction affective en un art de vivre la rencontre. Elle s’inscrit donc parfaitement dans la volonté de penser sa vie et de vivre sa pensée.

Maria Zaki

Commentaires :

Bolognini Stéphane dit :

06/12/2011 à 21:36

Bonsoir à vous
Quoique disent les autres sur ce mot qui les dépasse, je le vis à chaque instant depuis le mois d’octobre sans vouloir en décrocher.
J’ai plus que de certitudes concernant ce genre d’amour si rare et pourtant si présent en moi.
Pour un homme, cela peut paraître étrange au début. Ma quête de vérité m’a rendu si curieux et tenace, car, je suis parvenu à ressentir cela pour une personne que j’ai rencontrée il y a 8 ans.
Il y a eu presque 6 ans à vouloir l’oublier mais je n’ai pu en réalité.
En octobre, alors que j’étais en formation en dordogne, je ressentais au fond de moi une pensée agréable pour m’endormir. Elle est revenue par la force naturelle des choses.
Cela a enclenché ce si doux processus.
C’est vraiment sublime. Mais aucun mot ne saurait le définir.
Il faut vraiment le vivre pour le croire. j’en ai oublié la souffrance et ma maladie mentale.
La question demeure : peut-on aimer réellement quelqu’un dans l’aimance?

Écrire une réponse

Tom Bouman dit :

01/05/2011 à 20:56

Paul Diel, La peur et l’angoisse (Petite Bibiothèque Payot 78, 1985-1992-2004), p. 152:

‘L’aspect spiritualisant de l’intégration mémoriale est inséparable de son caractère sublimant
qui opère la métamorphose de l’angoisse en aimance.’

Au seuil du nouvel an

Au seuil du nouvel an

Tout vient de l’horizon

De nos vœux

Aussi bien les vents violents

Que le velours du temps

Présence

Fragrance

Et beaux désirs

Je te nomme Aimance

La question est :

Quel sens aurais-tu

Si tu ignorais ton nom ?

Comment sculpter ton souffle

Offert sur un plateau

Semi-transparent ?

Comment protéger

Ta quintessence

Des vagues effleurant

Tes contours à tout moment

Et te mener doucement

Aux contrées lointaines

De l’imagination

Quitte à en revenir

Ou ne pas en revenir ?

Maria Zaki (Inédit, 2010).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

01/01/2011 à 15:23

Chère Houria, merci pour tes vœux et bonne année à toi aussi.
Je viens de répondre à ta question concernant l’aimance dans l’article d’aujourd’hui.

Écrire une réponse

Houria dit :

01/01/2011 à 12:09

Bonne année 2011 !
C’est un beau poème Maria, mais pour moi l’aimance est une sorte d’énigme. Je sais que feu Khatibi lui a consacré un travail colossal mais je n’y comprends pas grand chose… Est-ce un état intermédiaire entre l’amitié et l’amour ?