Tu dis

Tu dis :

Gare au secret

Qui mène à l’oubli !

Je dis :

Gare à l’aveu

Qui éblouit !

Tu demandes :

Que veux-tu ?

Je réponds :

Vivifier ton aimance

Au cœur de mes poèmes

Pour consoler

Sans les guérir

Les roses de sable

Qui errent dans mes veines !

J’aime venir ici

Malgré le grand désert

Pour t’entendre

Toi

Le plus beau des secrets

Vibrer dans l’atmosphère

Pour te retrouver

Mon hôte

Mon autre

Mon moi oublié

Et rentrer dans mon rêve

Familier

Malgré les risées de sable

Mes rivales inéluctables !

Tu dis :

Pourquoi tu regardes le ciel ?

Je réponds :

Le véritable secret du désert

Se capte la nuit

Dans le règne du ciel

Constellé

Où l’on apprend

Dès son enfance

A voir

A agencer

A traduire

Simplement pour

Te découvrir !

Maria Zaki (Inédit, 2011).

Commentaires :

den hall dit :

04/02/2011 à 22:26

je découvre vos poésie.J’aime vos associations de mots et les images originales

” vivifier ton aimance”…très joli

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Jacques Herman dit :

10/01/2011 à 10:18

Un très beau rythme à la lecture à voix haute: une intéressante musicalité.

L’aimance

Aimance. Ce mot, on le trouve rarement, très rarement, dans les dictionnaires, même spécialisés. On dirait qu’il se rend désireux… Peu à peu, au cours des années, ce mot a exercé sur moi un pouvoir extensif. Ses possibilités de notion active et de concept m’ont guidé vers une quête qui ne relève pas que de la littérature, mais se veut une éthique de l’immanence, dans les relations interpersonnelles, ou bien encore dans des lieux de passage et de résistance que vivent les hommes quand ils sont confrontés à la rencontre croisée entre les cultures, entre les pays, entre les sociétés, entre les spiritualités. Bref, la question de l’inter

J’appelle aimance cette autre langue d’amour qui affirme une affinité plus active entre les êtres, qui puisse donner forme à leur désir et à leur affection mutuelle, en son inachèvement même. Je pense qu’une telle affinité peut libérer entre les aimants un certain espace inhibé de leur jouissance. En cela, elle réclame le droit à l’art et à la pensée dans l’univers si complexe et si paradoxal des sentiments. C’est donc un art de vie, telle qu’elle est et telle qu’elle advient…

Encore faut-il pouvoir penser ce lieu où la jouissance nous fait le don d’un nouvel idiome. L’aimance ne se substitue pas à l’amour en tant que mot et fragment du réel, elle le prolonge, si bien qu’elle est à la pointe de ses apories, qui sont souvent incarnées dans la passion et sa mythologie.

Abdelkébir Khatibi (Poésie de l’Aimance).

J’ajouterais seulement que dans le mot aimance, il y a la notion de mouvance et de dynamique, qui permet de transformer l’attraction affective en un art de vivre la rencontre. Elle s’inscrit donc parfaitement dans la volonté de penser sa vie et de vivre sa pensée.

Maria Zaki

Commentaires :

Bolognini Stéphane dit :

06/12/2011 à 21:36

Bonsoir à vous
Quoique disent les autres sur ce mot qui les dépasse, je le vis à chaque instant depuis le mois d’octobre sans vouloir en décrocher.
J’ai plus que de certitudes concernant ce genre d’amour si rare et pourtant si présent en moi.
Pour un homme, cela peut paraître étrange au début. Ma quête de vérité m’a rendu si curieux et tenace, car, je suis parvenu à ressentir cela pour une personne que j’ai rencontrée il y a 8 ans.
Il y a eu presque 6 ans à vouloir l’oublier mais je n’ai pu en réalité.
En octobre, alors que j’étais en formation en dordogne, je ressentais au fond de moi une pensée agréable pour m’endormir. Elle est revenue par la force naturelle des choses.
Cela a enclenché ce si doux processus.
C’est vraiment sublime. Mais aucun mot ne saurait le définir.
Il faut vraiment le vivre pour le croire. j’en ai oublié la souffrance et ma maladie mentale.
La question demeure : peut-on aimer réellement quelqu’un dans l’aimance?

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Tom Bouman dit :

01/05/2011 à 20:56

Paul Diel, La peur et l’angoisse (Petite Bibiothèque Payot 78, 1985-1992-2004), p. 152:

‘L’aspect spiritualisant de l’intégration mémoriale est inséparable de son caractère sublimant
qui opère la métamorphose de l’angoisse en aimance.’

Au seuil du nouvel an

Au seuil du nouvel an

Tout vient de l’horizon

De nos vœux

Aussi bien les vents violents

Que le velours du temps

Présence

Fragrance

Et beaux désirs

Je te nomme Aimance

La question est :

Quel sens aurais-tu

Si tu ignorais ton nom ?

Comment sculpter ton souffle

Offert sur un plateau

Semi-transparent ?

Comment protéger

Ta quintessence

Des vagues effleurant

Tes contours à tout moment

Et te mener doucement

Aux contrées lointaines

De l’imagination

Quitte à en revenir

Ou ne pas en revenir ?

Maria Zaki (Inédit, 2010).

Commentaires :

Maria Zaki dit :

01/01/2011 à 15:23

Chère Houria, merci pour tes vœux et bonne année à toi aussi.
Je viens de répondre à ta question concernant l’aimance dans l’article d’aujourd’hui.

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Houria dit :

01/01/2011 à 12:09

Bonne année 2011 !
C’est un beau poème Maria, mais pour moi l’aimance est une sorte d’énigme. Je sais que feu Khatibi lui a consacré un travail colossal mais je n’y comprends pas grand chose… Est-ce un état intermédiaire entre l’amitié et l’amour ?

Dans le charme d’une caresse

Dans le charme

D’une caresse

Dérobée à la vue

Je m’oublie sur le sable


Première ivresse :

Reconnaîtras-tu mon rire ?

Jeté à la vague

Il brisera le miroir

Par-delà les heures

Coupées de la mer !


Deuxième ivresse :

Saurai-je me confier à tes mains ?

Entre deux lignes

Le coeur battant

A contredire le temps

Je te chercherai !


Dernière ivresse :

D’un doigt à l’autre

Pourrai-je enfin comprendre

La vague liberté

Faisant flotter nos parfums

Réunis !

Maria Zaki (Voici défait le silence, 2006).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

30/12/2010 à 15:24

Une triple articulation qui soutient l’édifice de l’amour à partir d’une simple caresse!

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Lotfi dit :

30/12/2010 à 13:07

Rions à notre heureux sort. À l’amour qui se réveille ! à la pudeur qui s’endort. Victor Hugo (Notre-Dame de Paris)
Amicalement.

Tu me dis : Femme

Tu me dis : Femme

Je crains pour toi

De mes désillusions

De mes rides

Et de mes fins de combat

Parle-moi de toi

De ton corps qui tremble

Comme feuille fraîche

Dis-moi pourquoi

L’écho qui arrive d’Orient

Reprend-t-il tes mots

A chaque fois ?

Je te dis:

Adhère à mon histoire

A mes siècles d’absence

Et tu comprendras !   

Maria Zaki (Voici défait le silence, 2006).

Pour devenir un être d’échange et de feu

Pour devenir un être

D’échange et de feu

Ne faut-il pas respecter

Les règles du chant nocturne

Jusqu’aux frontières

De la nuit blanche ?

La veillée est un travail

De longue haleine

Et le croissant de lune

Un chef-d’œuvre

Que l’on tisse en dentelle

Sur un rire ou une larme

Sans forcer la main

Retirée du feu perdu

A la croisée des jours !

Maria Zaki (Et le cheval se relève, 2009).

Commentaires :

Lotfi dit :

30/12/2010 à 13:12

Avec tes poèmes, on ressent combien la poésie est avant tout une passion…

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al ali bahia dit :

28/12/2010 à 23:47

Très joli poème où chaque mot nous pousse à la réflexion .

Un rêve de liberté

Un rêve de liberté

A bout de plume

Envol du geste d’écrire

Son déroulement

Sur la peau du temps

Rien qu’on ne puisse pas lire

Accroché au mur

Au sommet d’un arbre

Ou par terre !

***

L’encre ruisselle

Un poème fluide

Epouse la route

D’une langue à l’autre

Les yeux des lecteurs

Se déroutent

Devant des mots nus

Des mots à peine nés

Qu’ils courent partout

Dans l’espace

Jusqu’à ciel découvert !

***

Une mer de verbes

Un rivage chorégraphique

A marée haute

Roule la vague

Chargée de dires

Et plonge dans le silence

A mémoire de terre !

Maria Zaki (Le velours du silence, 2010).

Commentaires :

al ali bahia dit :

28/12/2010 à 23:34

Je trouve ton poème très émouvant, il m’a permis de m’envoler pendant quelques minutes dans un rêve de liberté, arrivée à la fin du poème il est difficile de revenir à la réalité !!!!
ton poème donne des ailes!!!
bisous

Courant d’une oasis à l’autre

Courant d’une oasis à l’autre

Je sème les grains de sable

Le long de la route

Pour mieux repérer les traces

De ma mémoire de femme

A la tombée du désert

Mon rêve inlassable

De contourner les failles

Brise à petits pas

Le leurre des frontières

Et je passe par-delà !

Maria Zaki (Entre ombre et lumière, 2007).

Sur quel plan se joue

Sur quel plan se joue

La quête du bonheur

Qui commence

A notre naissance ?

Le jeu consiste-t-il

A chercher la clé

De notre bonheur

Ou à perdre celle

De notre non-bonheur ?

Depuis le cri originel

Les deux clés se mêlent

Mais ni l’une ni l’autre

Ne manquent de serrures !

Maria Zaki (Entre ombre et lumière, 2007).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

25/12/2010 à 17:22

La clé la plus sûre n’est peut-être pas celle que l’on croit… L’important est de conserver tout le trousseau à portée de main.

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Houria dit :

24/12/2010 à 13:27

C’est bien vrai !

Si le hasard nous liait

Si le hasard nous liait

Entre les vagues des dunes

Ne crains pas les sables

Fuyant autour de tes pas

Marche

Sur les traces du jour

Et écoute la nuit

Elle te contera

De belles histoires

Sous les feux complices

D’Alioth, Fecda et Mizar

Qui palpitent dans le ciel

Elle t’apprendra

L’ascension

La descente

Et l’écart entre les deux !

Maria Zaki (Sillages, 2010).

Commentaires :

Jacques Herman dit :

23/12/2010 à 11:14

Ascension, descente et écart, trois mouvements qui sont le support de la vie